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Kime
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Le nazisme dans l'histoire des violences collectives : violences et meurtres de masse
François Jacquet-Francillon
- Kime
- 20 Janvier 2023
- 9782380720891
A l'origine de ce livre, il y a la volonté de ne plus considérer le nazisme et la Shoah comme un phénomène absolument singulier, unique en son genre et d'une insurmontable opacité. C'est pourquoi François Jacquet-Francillon, d'une part situe le nazisme dans la longue histoire des violences collectives (et meurtrières), et d'autre part entend saisir des points communs entre l'action des militants nazis et, par exemple, les meurtres commis par les catholiques parisiens lors du « massacre de la Saint-Barthélemy » (en 1572), les diverses tueries auxquelles participèrent les foules révolutionnaires de 1789 ou 1792, l'assassinat par les « gardes rouges » de la « révolution culturelle » chinoise, à la fin des années 1960, des éléments soi-disant « révisionnistes » de la société et du Parti communiste, ou encore les attentats suicides commis ces dernières années dans de nombreux pays par les groupes jihadistes se réclamant d'un islam traditionnel des plus rigoureux. Si ce livre s'efforce de montrer que la violence nazie a de nombreux antécédents, ceci, affirme l'auteur, ne conduit pas à en nier le caractère exceptionnel et paroxystique. Quelle est alors la différence entre le nazisme et les situations dispersées dans l'histoire et la géographie qui surviennent en écho ou comme des précurseurs non génocidaires du génocide nazi ? La différence tient à ce que le nazisme a fait de la violence, toujours pratiquée sur un mode de vengeance, un système d'État durable, là où il n'y avait que des explosions sporadiques et limitées (sans parler des conflits guerriers engagés par un État à l'égard d'un autre État). François Jacquet-Francillon affirme aussi que l'abord du cas nazi exige une investigation renouvelée de la violence. Et pour donner corps à ce principe, il s'intéresse non pas aux individus violents et à leur psychologie ou leur inspiration personnelle (idéologique, etc., et... pathologique sans aucun doute) mais avant tout aux collectifs humains enclins à la violence et dans lesquels de tels individus se rassemblent. Ceci mène à un premier constat : ces groupes, ou groupements, au cours de leur vie normale, élaborent et diffusent des pratiques et des croyances spéciales que l'auteur qualifie d'agonistiques. Seules de telles pratiques et de telles croyances expliquent que des individus furieux, grâce à des circonstances favorables, transforment un désir de mort (répandu quand on admet que tout irait mieux si les Juifs n'existaient pas), en volonté de tuer (suivie par la création et la mise en oeuvre de moyens humains et matériels, notamment de dispositifs d'exécution - chambres à gaz au bout du compte). Cette volonté passe, souvent inchangée, des donneurs d'ordre aux exécutants. Il est à noter que l'auteur a utilisé un vocabulaire approprié. D'une part il a défini des « groupements agonistiques » d'autre part, il a caractérisé la mentalité originale de ces groupements en parlant d'« effervescence mentale » et de « désignation de l'ennemi » - ennemi auquel ces groupements (et eux seuls) confèrent un statut de personnes, instances, populations, etc., à abattre. Si la notion des ennemis est ici centrale, elle ne réfère cependant pas à la théorie de Carl Schmitt, qui n'a pas accordé d'attention aux croyances circulant à l'intérieur de ces groupements, des « croyances agonistiques » - dont les récentes « théories du complot », comme on dit aujourd'hui, pourraient n'être que le dernier avatar.
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De la phénoménologie augustinienne parcourue dans les Confessions disons qu'elle serait celle du désastre et qu'elle dessine les contours d'un moi à la fois sujet, observateur et objet du désastre.
La conceptualisation si elle peut tenir dans la désignation générale du moi, en dégage et en dessine une structure. Il est ce qui se révèle à soi-même dans la distance éprouvée à son objet. Pourrait-on dire alors que s'il n'y avait cette distance il n'y aurait pas de moi ? Ce qui, prolongé, amènerait la question jusqu'à envisager si, une fois Dieu atteint, il y a encore du moi ? Que le moi se découvre à soi-même dans la distance, en fait un être du manque qu'il tenterait de résoudre, sous l'impulsion de ses volontés liantes, dans la liaison dont le signe et son prolongement le mot seraient la tentative.
Mais que l'expression liante soit, par-delà la possession envisagée de l'objet, une expression de soi, introduit les Confessions à être la forme élaborée de ce dont le corps à la recherche de ses membres est le schème. Une expression de soi comme être délié en quête de la liaison. La confession est alors à la fois parcours de la déliaison à la recherche du lien, parcours du moi jusqu'à Dieu, et parcours de la spatialité jusqu'à la temporalité.
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I - Hannah Arendt dans le monde
Wolfgang HEUER : " Exercer une influence, moi ? " Hannah Arendt en Allemagne : histoire d'un rapprochement difficile
Frédérique ARON et Zhang YAN : Arendt en Chine : Etat des lieux : introduction et recherche
Steven ASCHEIM : Introduction à Hannah Arendt in Jerusalem (1999)
Yotetsu TONAKI : La réception de Hannah Arendt au Japon
Vlasta JALUŠIoe : Les éléments de la tradition en question : Hannah Arendt en ex-Yougoslavie et dans les Etats successeurs
II - Des analyses venues d'ailleurs
Franco FISTETTI : Hannah Arendt à l'âge de la mondialisation
Kirstie McCLURE : Encore la question sociale
Hourya BENTOUHAMI : Le cas de Little Rock. Hannah Arendt et Ralph Ellison sur la question noire
Lucas MARTIN : Le mensonge organisé pendant la dernière dictature argentine. Penser la société argentine avec H. Arendt
Julia SMOLA : La politique sans mots : parler et agir en Argentine dans les années 1990
III - D'une langue à l'autre
Christian FERRIÉ : Une politique de lecture : Arendt en allemand
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L' Oeil Mathematique : Essai sur la Philosophie Math. de Pierce
Christiane Chauviré
- Kime
- 16 Octobre 2008
- 9782841744664
En développant l'idée que les procédures cognitives impliquent une modélisation mentale, les sciences cognitives pourraient bien remettre à la mode l'analyse par peirce du raisonnement mathématique en termes de diagrammes mentaux.
Cette analyse prolonge et généralise la doctrine kantienne du schématisme et la thèse du caractère synthétique a priori des énoncés mathématiques, et ce, grâce aux ressources de la sémiotique élaborée par peirce et à sa thèse selon laquelle toute pensée est, et se fait, par signes. le mathématicien raisonne sur des diagrammes exhibant la structure d'un état de choses mathématiques et, en faisant varier ce diagramme, produit des énoncés informatifs qui n'étaient pas contenus implicitement dans les données et qui sont rigoureusement démontrés.
Cette analyse ne vaut pas seulement pour la géométrie, mais aussi pour les autres branches des mathématiques. ce livre expose l'ensemble de la philosophie mathématique de peirce, passant notamment au crible sa relecture par j. hintikka, et esquisse des comparaisons avec certains écrits de frege de la même époque sur les relations entre logique et mathématiques.
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Durkheim prononce son cours sur le contrat social de rousseau à l'université de bordeaux, oú il enseigne la pédagogie et les sciences sociales de 1887 à 1902.
Il présente la pensée sociale de rousseau comme une source inspiratrice et un noeud de problèmes. peut-on à la fois soutenir que les individus sont le fondement de l'autorité politique et affirmer la supériorité de la loi sur l'individu ? quel individualisme la société moderne tend-elle à dissoudre ou à consacrer ? c'est le sociologue autant que l'homme impliqué dans l'affaire dreyfus qui engage avec le théoricien de la volonté générale un dialogue sans concession.
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REVUE TUMULTES n.44 : l'état : concepts et politiques
Collectif
- Kime
- Revue Tumultes
- 11 Juin 2015
- 9782841747122
Tumultes propose une enquête en deux volumes sur la question de l'État dans le contexte de la globalisation économique, politique et culturelle. Le point de départ en est une alternative sommaire qu'on entend interroger. D'un côté, le domaine politique est réduit à la seule considération du rôle de l'État et de ses institutions, à l'exercice des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. D'un autre côté, l'expérience politique ordinaire est celle des mouvements de contestation ou de résistance contre l'État et son appareil gouvernemental, comme si le politique relevait d'une logique totalement a-étatique d'émancipation. Partir de cette alternative revient à s'interroger sur ce que seraient les politiques d'émancipation si elles ne se référaient pas à l'État contre lequel elles entrent en lutte mais sur lequel elles prennent appui. Car aucune action contestatrice, y compris celle qui remet radicalement en cause le pouvoir ou le gouvernement, ne peut faire l'économie d'une interpellation de l'État, ce qui est aussi une manière d'en appeler à l'État contre le pouvoir ou contre le gouvernement, voire parfois contre tel ou tel aspect de la société.
De quel État s'agit-il donc ? L'efficacité des institutions les plus fondamentales de la société repose sur la garantie apportée par la puissance publique : justice, police, santé, sécurité sociale, politique culturelle, éducative ou de recherche, collectivités territoriales, etc. Cette conception de l'État, qui fut élaborée en Europe et exportée dans le monde a aussi un revers indissociable : l'effritement de l'État-providence sous les coups de la globalisation économique entraîne le renforcement de l'appareil de contrôle et de domination. Et ce sont aussi les effets de l'exportation de cette ambivalence de l'État qu'il convient d'examiner, de façon à regarder l'État depuis son destin colonial et postcolonial.
Trois aspects sont donc retenus pour cette première livraison, qui sera complétée d'une autre plus spécialement attachée à analyser la corruption de l'État :
- L'élaboration philosophique du concept d'État à l'époque moderne - Le rapport constitutif de l'État à la colonialité et son devenir postcolonial
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Homere et dallas - introduction a une critique anthropolog.
Florence Dupont
- Kime
- 8 Mars 2005
- 9782841743605
Au-delà du titre volontairement provocateur, ce livre répond à une double ambition : Introduire à une critique anthropologique de ce qu'on appelle couramment des oeuvres littéraires (latines ou grecques) en les traitant non comme des textes, des objets autonomes, porteurs de significations et susceptibles d'être interprétés aujourd'hui par une lecture, mais comme les traces d'actions passées, de pratiques qu'il faut reconstituer pour comprendre à quoi correspondaient ces actes de parole que l'on catalogue, à tort, dans la littérature.
L'exemple sur lequel s'exerce cette critique anthropologique est Tune des plus célèbres de ces prétendues oeuvres littéraires : l'Odyssée. Une fois resituées dans son contexte énonciatif, et ramenée à un acte sans autre signification que lui-même - chanter l'épopée homérique - l'Odyssée est confrontée avec d'autres pratiques culturelles contemporaines : une publicité des pâtes Panzani, le film Le grand Bleu, et la tauromachie dont les fonctionnements sont sur bien des points comparables.
Sortir intellectuellement de la "galaxie Gûtemberg", de l'impérialisme de l'écriture et donner aux "littératures orales" un prestige entier, en cessant d'en faire des pré-littératures en attente de l'écriture, comme on fait des séries télévisées de la sous-culture. Tout sépare les chants de l'Odyssée des émissions de Dallas mais une fois restitués dans leur contexte respectif, ces deux types de performances remplissent la même fonction : susciter chez le public un consensus culturel qu'alimente la célébration d'un monde immobile et parfait.
Parfait et immobile parce qu'il réalise totalement l'essence de chaque chose dans un temps qui permet à l'être de se déployer sans se transformer. Si Dallas est notre Homère, Homère fut aussi le Dallas de l'Antiquité.
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REVUE TUMULTES n.41 : dire les homosexualités d'une rive à l'autre de la Méditerranée
Collectif
- Kime
- Revue Tumultes
- 21 Octobre 2013
- 9782841746477
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Nos mots et les leurs : autour d'un texte de Carlo Ginzburg
Revue incidence
- Kime
- Revue Incidence
- 13 Mai 2022
- 9782380720570
Le numéro 16 de la revue Incidence est organisé autour d'un essai de Carlo Ginzburg qui touche au coeur ignoré de la plus brûlante actualité, dans le monde globalisé qui est le nôtre, celle qui voit se déchaîner des conflits entre les cultures, les genres, les religions... : « Nos mots et les leurs. Une réflexion sur le métier d'historien, aujourd'hui ». Que peut apporter la réflexion d'un historien sur la démarche qui permettrait de tenter de comprendre l'autre, celui qui est en face? Carlo Ginzburg, à partir de son métier, préconise une attitude critique et détachée qui exige de prendre en compte deux niveaux, non seulement celui de la parole de ceux qui se font entendre à travers les traces laissées par l'Histoire, mais aussi celui de l'observateur lui-même impliqué dans sa recherche avec ses propres mots, et les façons de penser qu'il partage avec ses contemporains. L'historien part donc de ses propres questions, inévitablement anachroniques, pour chercher des réponses, mais ces réponses modifient elles-mêmes les questions, de sorte que, dans un jeu dynamique d'allers et retours, s'affine peu à peu la possibilité de parvenir à l'interprétation des sources en reconstruisant les modes de pensée des individus et des sociétés des époques analysées, si différentes des nôtres. Mais il précise bien que cela reste une interprétation, c'est à dire que même parvenu à restituer les réponses apportées par les documents, il doit garder à l'esprit qu'il y a toujours un travail de traduction. Il est donc important de maintenir la tension entre les questions et les réponses, nos mots et les leurs. Ce que l'historien a élaboré pour tenter de penser le passé peut servir de modèle pour aider à franchir les distances qui séparent aujourd'hui les genres, les cultures, les nations etc. au niveau mondial. Carlo Ginzburg dans le déroulement de ce fil réflexif ne cesse de rayonner vers les autres sciences humaines, s'enrichissant de cette ouverture constante aux disciplines elles aussi confrontées aux nécessités de l'enquête et de l'interprétation: la linguistique et l'anthropologie qu'il donne en exemple de cette rigueur méthodologique, mais aussi la philologie et la littérature. La revue Incidence réunit ici des chercheurs de grande compétence, de sciences humaines, et de critique littéraire, pour dialoguer avec lui à partir des problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur propre domaine d'étude.
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REVUE TUMULTES n.63 : Racisme anti-Noirs en Afrique du Nord
Isabel Ruck, Leïla Seurat
- Kime
- Revue Tumultes
- 15 Novembre 2024
- 9782380721577
Le racisme anti-noir en Afrique du Nord reste un sujet marginal dans les sciences humaines et sociales, malgré l'intérêt médiatique qu'il sucite régulièrement depuis 2011. Ce numéro contribue à éclairer les origines de ce racisme en Afrique du Nord, tout en se penchant sur certaines de ses manifestations contemporaines et les mobilisations qu'il provoque. Les contributeurs de ce numéro partent du constat partagé que les discours racistes construisant les personnes noires comme « Autres » trouvent une résonance particulière dans les sociétés nord-africaines traversées d'importants flux migratoires.
Mêlant approches historiques, sociologiques, juridiques et couvrant les contextes marocain, tunisien ainsi que libyen, les contributions dévoilent le long processus d'altérisation et de minorisation des corps noirs en Afrique du Nord (Trabelsi, El Hamel, Silverstein). Elles exposent les legs de la période coloniale dans la fixation de hiérarchies raciales. Les politiques urbaines (Parikh), migratoires (Gross-Wyrtzen) ou encore la culture populaire (Tayeb) contemporaines sont étudiées au vu de leur propension à perpétuer des ordres racistes qui discriminent et marginalisent à la fois les personnes noires nord-africaines et les migrants subsahariens. Les mouvements sociaux (Mrad Dali, Abdelhamid) et les initiatives juridiques (Fassatoui) anti-racistes qui ont suivi les révolutions arabes de 2011 ouvrent de nouveaux espaces pour penser des sociétés inclusives. Rassemblant pour la première fois en français des contributions de spécialistes internationaux sur cette thématique, le numéro fait dialoguer des approches et questionne non seulement la fabrication et la reproduction de la blackness, mais aussi celle de son pendant « blanc » (whiteness), dans les pays d'Afrique du Nord. Il propose de nouvelles lectures des périodes pré- et post-coloniales mais aussi de la géographie africaine pour tenter de témoigner de la richesse et de la complexité des dynamiques d'appartenance propres aux sociétés nord-africaines, à rebours des tendances essentialistes. -
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REVUE TUMULTES n.50 : mobilisations collectives, religions et émancipation
Collectif
- Kime
- Revue Tumultes
- 8 Juin 2018
- 9782841748952
La théologie de la libération connaît aujourd'hui un véritable renouveau, elle se globalise et se déploie dans de multiples domaines, et à travers des horizons de croyance divers mais convergents.
De nouveaux rapports du religieux au politique s'affirment, et vont à l'inverse de l'idée selon laquelle les religions constituent par essence un obstacle à l'émancipation. Ce sont quelques-unes de ces dissidences qui font l'objet de la nouvelle livraison de Tumultes. Y sont mises en évidence des courants de pensée, des luttes sociales ou politiques à visée émancipatrice, appartenant au passé ou bien tout à fait actuels, portés par des convictions religieuses ou articulées avec elles. On entend ainsi aborder la réflexion générale sur l'émancipation en reprenant le fil d'une tradition de pensée qui a été celle d'Ernst Bloch.
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REVUE TUMULTES n.52 : afrocentricités ; histoire, philosophie et pratiques sociales
Pauline Guedj
- Kime
- Revue Tumultes
- 14 Juin 2019
- 9782841749300
L'histoire du concept d'« afrocentricité » est au coeur d'un ensemble de circulations et de traductions qui replacent l'Atlantique Noir à l'intérieur de problématiques esthétiques, sociales, épistémiques, institutionnelles et politiques plus globales.
Forgé dans le monde universitaire nord-américain, le concept afrocentricity (et non afrocentrism) est développé par Molefi Kete Asante dans le livre The Afrocentric Idea (1998). Il prolonge une histoire intellectuelle ouverte par les travaux sur l'Egypte pharaonique de Cheikh Anta Diop et de George G. M.
James, et marquée par le rejet de ces productions à l'intérieur du monde universitaire institutionnel européen/occidental.
Ce concept se déploie à l'intérieur d'une double démarche, critique et positive. Il s'agit, dans un premier temps, de questionner le statut des discours construits par un monde universitaire considéré comme eurocentré sur l'Afrique et plus spécifiquement sur une Afrique « dite noire ». Et de manière positive, de reconquérir et de déployer une agency africaine, au coeur de la production des savoirs. La critique radicale de l'eurocentrisme africaniste ouvre un espace pour étudier le passé classique africain et développer le champ des humanités africaines.
L'enjeu de ce numéro de Tumultes n'est pas de s'inscrire dans le paradigme afrocentrique ni de le prolonger. Il sera d'analyser le déploiement et les retraductions d'un tel concept non seulement dans le champ scientifique (philosophie, historiographie) mais aussi dans celui des pratiques sociales (dans les Amériques, l'Europe et l'Afrique). Plusieurs orientations problématiques seront privilégiées :
- interroger, en elles-mêmes, les circulations entre les théories universitaires afrocentriques et les pratiques sociales qui les investissent dans des contextes géographiques différents.
- analyser la manière dont l'idée de contre-savoirs est théorisée au sein du paradigme afrocentrique - penser le lien entre savoir et soin dans le cadre de situations traumatiques liées aux contextes de l'esclavage, des colonisations et des violences produites par le discours de la « race ».
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Frantz Fanon peut être considéré comme le précurseur de la théorie post-coloniale. Ce numéro de Tumultes se propose d'explorer les pistes tracées depuis la période de la décolonisation. Il rassemblera certains textes écrits à partir de présentations faites au colloque organisé par le C.S.P.R.P. à l'automne 2007 « Penser aujourd'hui à partir de Frantz Fanon ». Y seront joints un certain nombre d'articles qui viendront compléter ces perspectives, ouvrant à des problématiques telles que la question de l'Empire et de l'État ou celle du rapport entre genre et citoyenneté en post-colonie. Il s'agira d'abord de reprendre les analyses de Frantz Fanon sur le phénomène colonial, dans sa complexité politique et psychologique (Harbi, Murard, Yacine), puis à partir de Fanon de poser la question des assignations identitaires, assignations raciales, nationales, ou sexuelles (Basto, Guimaraes, Marton, Rocchi). Enfin sera posée la question de ce qu'il en est d'une citoyenneté post-coloniale, avec toute la dimension du rapport Empire/État que cela implique, et la nécessaire prise en compte de la construction du masculin et du féminin (genre) dans l'élaboration de cette citoyenneté (Banerjee, Chatterjee, McFadden, Menon, Samaddar). Quelques-uns des auteurs de ces articles vivent et écrivent en France - dont deux qui sont originaires d'Algérie -, les autres vivent en Afrique, en Israël, au Brésil, aux États-Unis, en Inde. C'est dire la composante largement internationale de ce numéro.
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Temoigner:Entre Histoire et Mémoire N°100 : La Question des Bourreaux
Collectif
- Kime
- 13 Septembre 2008
- 9782841744619
Aujourd'hui, les bourreaux montent plus souvent sur l'échafaud pour y être exécutés que pour y travailler.
Le sens moderne de " bourreau " couvre un ensemble d'individus qui, des planificateurs aux exécuteurs, en passant par les nombreux intermédiaires, commettent des crimes collectifs qui marquent notre histoire. les articles que rassemble ce dossier interrogent les bourreaux par leur légende, leur vie privée, leur journal, leur institution et l'organisation qu'ils ont voulu mettre en place à l'intérieur des lieux oú ils sévissent.
Le sujet est vaste. il ne risque pas de se périmer. il est même d'actualité.
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Primo Levi a l'Oeuvre : Reception de l'Oeuvre de Primo Levi Dans
Collectif
- Kime
- 5 Mars 2008
- 9782841744480
Primo levi est non seulement un des grands témoins de la déportation et du génocide des juifs, mais c'est aussi un écrivain important.
Il a de surcroît su s'engager dans l'espace public comme intellectuel défenseur de la mémoire et des valeurs morales que le nazisme et la barbarie du siècle ont tenté d'éradiquer. or jusqu'à aujourd'hui, ni son oeuvre ni sa pensée n'avaient été étudiées à partir de leur réception et, donc, de leur usage public. c'est ce que s'est donné pour tâche le présent ouvrage, devenant par là même un recueil de référence permettant de prendre la mesure de l'intérêt mais aussi des résistances pour traduire primo levi et le faire connaître dans de nombreux pays du monde, à l'ouest comme à l'est.
Les contributions publiées ici sont issues des interventions données lors du colloque sur la réception de primo levi dans le monde organisé par la fondation auschwitz (bruxelles) qui a eu lieu à bruxelles les 12, 13 et 14 octobre 2006. ce volume présente également, regroupés dans deux cahiers photographiques, une partie du fonds iconographique primo levi qui a servi à concevoir les expositions primo levi puisque c'est un homme et primo levi i giorni et le opere (en 2007: lyon, turin, carpi ; en 2008 : bruxelles, berlin).
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Union et Distinction de l'Ame et du Corps : Lectures de la Vie Meditation
Kolesnik-Antoine Delphine
- Kime
- 1 Novembre 1998
- 9782841741328
Duant l'année universitaire 96-97, le groupe de travail sur le Cartésianisme de l'ENS de Fontenay (rattaché au CERPHI : Centre d'Etudes en Rhétorique, Philosophie et Histoire des Idées de l'Humanisme aux Lumières) a concentré ses recherches et discussions sur le texte de la VIe Méditation de Descartes.
Les articles présentés ici sont essentiellement issus d'une journée d'études portant sur : "union et distinction de l'âme et du corps : lectures de la VIe Méditation ", organisée le 15 novembre 1997, salle Louis Liard, afin de rassembler et de confronter les principaux résultats de ces rélexions. Ils souhaitent réunir étudiants et chercheurs en philosphie comme en histoire des sciences (médecine et méthématiques notamment) et, de façon générale, toute personne intéressée par la question anthropologique.
Offrant des approches différentes de la Vie Méditation, ils sont tous animés du même souci : rendre raison de la richesse du texte cartésien.
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