Hachette Litteratures
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La danse du couple
Serge Hefez, Danièle Laufer
- Hachette Litteratures
- 10 Septembre 2002
- 9782012356276
Le couple est une danse. Les amants évoluent ensemble et le tempo qui berce leur mouvement est scandé de crises et, souvent, d'insatisfactions. Aujourd'hui, on attend tout, parfois trop, du couple. Pourtant, la vie à deux n'est pas un conte de fées, l'amour ne suffit pas à garantir le bonheur ni l'épanouissement que l'on recherche.
Un pacte inconscient, des règles implicites, des mythes familiaux et des fantômes scellent les partenaires à leur insu. Les remises en question sont inévitables. Mais c'est à ce prix que le couple évolue : il se nourrit de ses propres crises.
A travers des histoires de couples au bord de la rupture venus le consulter, Serge Hefez, thérapeute conjugal et familial, raconte et explique ce pas de deux qui confronte, entrechoque et fait valser un homme et une femme, deux hommes ou deux femmes, avec ou sans enfants. Il dévoile les coulisses et les enjeux de la vie à deux.
Ce livre est un plaidoyer pour le couple. Ni moralisateur, ni attaché à la tradition, il montre comment, lorsque deux personnes prennent le risque de transformer une relation, cette relation possède à son tour le pouvoir de les transformer.
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Immigrances ; l'immigration en France au XX siècle
Benjamin Stora, Emile Témime
- Hachette Litteratures
- 21 Mars 2007
- 9782012372610
l'immigration est devenue en france un objet essentiel de controverse politique.
cet ouvrage, dirigé par benjamin stora et enfile temime, rassemble les contributions de quatorze des meilleurs spécialistes des questions migratoires. il présente l'état de la recherche aujourd'hui, selon trois grandes parties : les politiques de l'immigration, les problèmes économiques et sociaux rencontrés par les immigrés et enfin les représentations de l'immigration. la succession des statuts, lois et décrets définissant la place des étrangers n'a cessé de scander les politiques suivies, ne permettant pas toujours d'accueillir dignement les immigrés.
la place croissante des femmes dans l'immigration, l'accélération des migrations du travail, la mondialisation du marché ont profondément transformé, en france comme en europe, les flux et les modalités des mouvements migratoires. en ce début du xxie siècle, les notions comme " intégration " ou " assimilation " sont remises en question. ces débats révèlent les tensions entre modèle républicain français et dérives communautaires, réelles ou supposées.
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L'Oréal a pris ma maison : Les secrets d'une spoliation
Monica Waitzfelder
- Hachette Litteratures
- 15 Septembre 2004
- 9782012356870
« L'Oréal a pris ma maison » : cet étrange leitmotiv, si souvent entendu dans la bouche de sa mère, a marqué l'enfance de Monica Waitzfelder. C'est pour en percer le mystère que la jeune femme se lance dans une véritable enquête policière.Elle découvre un passé tragique : ses grands-parents, les Rosenfelder, ont possédé une propriété, à Karlsruhe en Allemagne. Ils ont dû l'abandonner en 1937, ainsi que tous leurs biens, pour se réfugier en France avec leur jeune enfant, la mère de Monica : juifs, ils subissent persécutions, spoliations et sont victimes de la Shoah.Après la guerre, tous les biens ne sont pas restitués : sur l'emplacement de rêve de la maison des Rosenfelder, au coeur de Karlsruhe, l'entreprise de cosmétiques L'Oréal a construit son siège social allemand. Aujourd'hui, devenu l'un des plus grands groupes mondiaux et ayant fait la richesse de la famille de ses fondateurs, L'Oréal refuse encore de reconnaître les faits. Le passé politique trouble de ses premiers dirigeants, acteurs d'une extrême droite proche de l'idéologie nazie, continue de peser sur le présent.L'enquête de Monica Waitzfelder, appuyée sur des documents d'époque, est un témoignage stupéfiant qui mêle souvenirs douloureux, vies brisées et grande histoire.
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Paradoxalement, le féminisme le plus radical coexiste aujourd'hui, en Europe et aux Etats-Unis, avec les comportements féminins les plus conformistes. Partout, la passion de l'égalité se heurte au désir de se marier et d'avoir des enfants. Mais faut-il opposer systématiquement la féministe militante et la mère de famille aimante ? Ce sont souvent les mêmes femmes qui se trouvent tiraillées entre exigence de justice et aspiration au bonheur.
La position de la femme et de l'amour dans la société est loin d'être fermement établie. Elle nous importe pourtant au plus haut point, car c'est d'elle que dépend l'harmonie de la cité.
S'appuyant sur la pensée rousseauiste, Claude Habib aborde tour à tour des thèmes aussi variés que la pudeur, la faiblesse, le sado-masochisme, le viol, l'engagement, l'adultère, le féminisme ou les lois du marché amoureux, et nous persuade, avec les partis pris audacieux et le style plein de verve qui sont les siens, que différence des sexes n'est pas synonyme d'inégalité.
Face à la guerre des sexes, il était urgent de repenser l'entente amoureuse.
Spécialiste de Rousseau, romancière, Claude Habib enseigne la littérature française à l'université Lille III. Elle est notamment l'auteur de La Pudeur : la réserve et le trouble, Autrement, 1992, Pensées sur la prostitution, Belin, 1994, et Préfère l'impair (fiction), Viviane Hamy, 1996. -
« Le travail est de retour, mais quel travail ? Jusqu'à aujourd'hui nous avons travaillé pour vivre : il nous faut désormais réconcilier la vie avec le travail. »
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La violence apprivoisée
Yves Michaud
- Hachette Litteratures
- Questions De
- 1 Janvier 2000
- 9782012351660
Un essai qui prend acte du fait que notre monde se " civilise " par le biais du " système ", nouveau type de fonctionnement social, qui transforme la violence en instrument d'action rudimentaire et archaïque ; comment, en retour, ce système rend les individus nerveux, bouleverse leurs habitudes et leurs enracinements, dissout leur identité.
' une analyse de ce système qui fournit les principaux cadres d'une réflexion sur la violence contemporaine : nouvelle technologie des armements ; mondialisation des activités et des communications ; nouveaux rapports entre populations et territoires ; fonctionnement de la société post-moderne...
' une réflexion sur les enjeux de la démocratie, seule à même de tempérer les excès du système et de remédier aux formes d'aliénation qu'il entraîne : importance des institutions d'éducation, nécessité du droit démocratique...
Yves michaud né en 1944, est professeur de philosophie à l'université de paris i. il a déjà publié violence et politique (gallimard, 1978) et la violence (coll. " que sais-je? ", puf, 1986).
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Les errements de la Nature sont à l'origine des milliers de maladies rares. 5 % d'entre nous en sont atteints un jour ou l'autre.
De la maladie d'Elephant Man popularisée par David Lynch, à l'hémophilie, en passant par les multiples formes de myopathie, ces injustices de la naissance nous apprennent beaucoup sur notre destin biologique et soulignent les limites de nos sociétés développées.
C'est à ce monde que nous introduit Ségolène Aymé. Elle nous invite à une découverte émouvante du monde vivant dans ce qu'il a de fascinant et de complexe, tel que nous le révèlent les dernières recherches, sources d'espoir de la génétique.
Ecrit dans un style clair, nourri d'exemples concrets et d'expériences vécues, c'est un voyage initiatique parmi les mutations du génome, ces mutations dont nous sommes tous porteurs. C'est aussi le récit de la mobilisation des chercheurs pour résoudre ces énigmes de la nature et y trouver des remèdes et l'exploration des solidarités à mettre en place pour réparer les injustices de la naissance.
Un livre très riche, passionnant, humain, qui démythifie la génétique et révèle toute la plasticité du monde biologique et l'énorme hasard qui a présidé à notre naissance Ségolène Aymé est médecin et généticienne, spécialiste des anomalies du développement et des maladres rares.
Elle est actuellement Directrice de Recherche à l'INSERM et préside la Fédération lnternationale des Sociétés de Génétique humaine. -
Université, une misère française
Burgel-G
- Hachette Litteratures
- Tapage
- 11 Octobre 2006
- 9782012372382
« L'Université se croit de gauche. En fait, elle est profondément réactionnaire. »
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Facons tragiques de tuer une femme
Nicole Loraux
- Hachette Litteratures
- 25 Septembre 1985
- 9782010112546
Comme à l'opéra, où les personnages chantent encore pour raconter leur mort, les acteurs de la tragédie grecque récitent - la mort des femmes. Héroïnes, elles ont leurs propres manières de mourir-qu'elles se suicident par la corde comme les épouses ou que, telles les vierges, elles soient sacrifiées. Il arrive même qu'elles volent leur mort aux glorieux combattants transpercés par le glaive. C'est ainsi que, dans ces Façons tragiques, se dessinent les voies anciennes pour imaginer et penser le corps de la femme. Avec l'inquiétante étrangeté de son titre, ce livre est essentiel pour comprendre l'univers imaginaire de la Grèce antique.
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Logiques de la foule - l'affaire des enlevements d'enfants paris 1750
Revel/Farge
- Hachette Litteratures
- 9 Mars 1988
- 9782010121869
Au printemps de 1750, la peur et la violence s'installent dans Paris. On raconte que la police enlève des enfants en pleine rue et qu'elle les fait disparaître ; on dit encore qu'elle les envoie aux Amériques, ou qu'on les vide de leur sang pour guérir au palais un prince malade. La rumeur court les rues et, pendant quelques semaines, elle nourrit l'émeute et lui donne sa forme.
Au plus près des sources qui composent aujourd'hui une révolte de papier, on peut tenter de lire un événement qui est trivial et qui est unique. On y reconnaît les contours d'un grand jeu social dans lequel chacun des partenaires improvise son rôle tout en se conformant à d'anciens canevas et peu à peu découvre la signification de son action. L'émeute devient une scène collective. Dans la litanie des gestes et des cris, des cortèges et des violences, la foule débat de l'ordre et -du désordre, elle rappelle à l'autorité la règle du jeu et, parfois, elle l'impose ; elle s'invente aussi des raisons d'être ensemble. Dans la rumeur, elle murmure enfin un secret plus grave : "Le peuple n'aime plus ses rois qu'il a tant aimés."
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L'officine des sens : Une anthropologie baroque
Piero Camporesi
- Hachette Litteratures
- 22 Février 1989
- 9782010133091
De quel mystère diabolique le fromage est-il le coeur ? La pomme symbolise-t-elle la volupté charnelle ou la perfection ? Combien d'années peut-on vivre en se nourrissant exclusivement de racines ? Que découvre-t-on dans les abysses et les recoins des corps livrés à la dissection ? Sous ces questions en apparence hétéroclites, se dessinent peu à peu les contours d'une anthropologie à l'âge baroque. A peu près aveugle à la science naissante, peu soucieuse en tout cas de s'y confronter, elle s'organise à travers des catégories duelles qui laissent le champ libre à l'imaginaire débridé du temps : le haut et le bas, le bon et le mauvais, le pourri et le sain, le puant et le parfumé. Piero Camporesi retrace le cercle de cette anthropologie - comme il le fait de la théologie dans l'Enfer et le Fantasme de l'hostie (Hachette, 1989) -, explorant successivement les grandes questions que l'imagination baroque a privilégiées : l'alimentation, et donc la diète, la dissection, la terre... Dans un style flamboyant, commentant des textes qu'il excelle à exhumer, l'historien italien fait revivre sous nos yeux une culture disparue, mais non pas morte.
Piero Camporesi est professeur de littérature italienne à l'université de Bologne. Historique, spécialisée dans la culture populaire ou l'art culinaire et pratiquant l'exégèse de texte enfouis mais sublimes, son oeuvre, déjà partiellement traduite en français (La Chair impassible, Le Pain sauvage), connaît un rayonnement croissant.
Traduit de l'italien par Myriem Bouzaher. -
Qu'en est-il véritablement de la pauvreté aujourd'hui et comment y faire face ? Prenant en considération à la fois le temps (historique de la pauvreté depuis le Moyen Âge) et l'espace (arsenal concret des mesures contre la pauvreté dans les grands pays européens), ce livre provocateur fait le point de la situation.
Non, il n'y a pas déplus en plus de pauvres dans notre pays, au sens étroit du nombre de personnes ne disposant pas d'un revenu minimal... mais ils sont de plus en plus pauvres, démunis de tout, et demandant donc en permanence des aides publiques ou privées.
Oui, le revenu minimum garanti peut être la forme immédiate de la solidarité nécessaire envers les plus pauvres, sous réserve qu'il ait pour fondement l'insertion réelle et durable de ceux auxquels il est destiné, plutôt que l'assistance. Au surplus, ce revenu minimum ne coûterait pas cher : entre 6 et 12 milliards par an, soit 0,1 % à 0,2 % du PIB. Non, le revenu minimum garanti ne peut pas être l'au-delà de la solidarité, le nouveau principe de la Sécurité Sociale, la base d'un nouveau compromis social.
II est temps que le public ait accès aux chiffres les plus précis et puisse consulter un dossier extrêmement solide sur la misère et les actions qu'elle appelle.
Philippe Séguin et Claude Evin ont accepté de débattre, en préface et en postface, sur l'idée d'un consensus possible à partir des propositions minimales de Serge Milano.
Né en 1941, économiste de formation, Serge Milano a enseigné à l'Université de Paris VII a ont de se voir confier des fonctions de responsabilité dans l'administration sociale. II a participé à la réflexion sur la pauvrets dans différentes instances internationales -notammentau Conseil de l'Europe et a publié en 1982 La pauvreté en France.
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En s'emparant de la médecine et de l'agriculture, la biologie moléculaire devient affaire de société : le génie génétique modifie notre alimentation et notre environnement ; la fécondation et la reproduction font l'objet de manipulations ; le dépistage des maladies héréditaires risque de conduire au fichage systématique des populations...
Jusqu'où le pouvoir des biologistes peut-il aller ? Et quelle part de décision vont-ils laisser à des hommes politiques désorientés par l'ampleur et le déséquilibre qu'impliquent les grands projets internationaux ?
Le débat autour de la bioéthique déchaîne les passions. La civilisation du gène fera-t-elle de demain le « meilleur des mondes » ?
François Gros est membre de l'Institut, professeur au Collège de France et à l'Institut Pasteur. Il a dirigé l'Institut Pasteur de 1976 à 1981. Ses travaux portent sur la biochimie des organismes supérieurs. Il a été, de 1981 à 1986, conseiller scientifique de Pierre Mauroy et de Laurent Fabius, et, à ce titre, directement mêlé aux négociations concernant les grands projets internationaux. Il a publié, en 1974, Biosynthèse des acides nucléiques : replication et transcription génétiques, aux Éditions Hermann, et, en 1986, Les Secrets du gène, aux Éditions Odile Jacob. -
Au nom de l'Ordre : Une histoire politique du Code Pénal
Lascoumes/Poncela
- Hachette Litteratures
- 4 Octobre 1989
- 9782010134838
Au nom de l'ordre étudie en son détail le code pénal de 1791, premier code promulgué en France et verso de la Déclaration des droits de l'homme : l'une des réalisations majeures de l'Assemblée constituante. Le code pénal napoléonien de 1810, passé au crible, n'apparaît que comme une réforme d'ordre technique de ce premier ensemble législatif.
Alors qu'aujourd'hui semble s'imposer une conception individualiste du droit pénal, centré sur la défense des personnes et des biens, ce livre met en évidence le caractère fondamentalement collectif des lois révolutionnaires et napoléoniennes, orientées vers la défense des institutions publiques.
La plupart des grandes questions du droit pénal, qui souvent prennent un tour passionnel, sont ici analysées, notamment le premier grand débat public sur la peine de mort, la prison, les travaux forcés, les rapports du droit avec le politique. En retraçant l'histoire politique du code pénal, ce livre prend place et position dans les débats récurrents sur sa difficile réforme.
Pierre Lascoumes, chargé de recherche au CNRS, est spécialiste de sociologie du droit. Pierrette Poncela, maître de conférences à l'université Paris X-Nauterre, enseigne le droit pénal et la philosophie du droit. Pierre Lenoël, juriste et historien, ancien avocat, est spécialiste du droit des mineurs. -
Fascinant, « magique », le cristal s'est installé ces dernières années à la croisée de recherches fondamentales telles que la biologie moléculaire, la physique quantique, voire l'astrophysique. Du même coup, rénové par les approches théoriques les plus récentes, il a fait connaître à la cristallographie une aventure épistémologique sans précédent, où celle-ci s'est vue « débordée » par son objet. La discipline classique butait en effet sur la perfection apparente du cristal. C'est précisément en s'attachant à ses défauts de symétrie et à ses irrégularités qu'on a pu engranger des découvertes et des applications de premier ordre, notamment les fameux supraconducteurs et bientôt de nouveaux médicaments. Aujourd'hui, pour une bonne part, l'avenir de diverses disciplines de pointe peut se lire dans le cristal des cristallographes.
Professeur de physique à l'université de Paris VII, Françoise Balibar est responsable, au CNRS et au Seuil, de l'édition des OEuvres d'Albert Einstein. Elle est déjà l'auteur de Quantique (avec Jean-Marc Lévy-Leblond, InterÉditions, 1984), de Pourquoi ça vole ? (avec Jean-Pierre Maury, Hachette Jeunesse, 1987) et de Galilée, Newton, lus par Einstein (PUF, 1986) dans la collection « Philosophies », dont elle assure la codirection. -
La mémoire indo-européenne du Caucase
Georges Charachidze
- Hachette Litteratures
- 20 Mai 1987
- 9782010128080
Georges Charachidzé poursuit ici un dialogue entrepris il y a plus de trente ans avec Georges Dumézil et son oeuvre. Spécialiste du Caucase et comparatiste, l'auteur s'attaque à des problèmes que Dumézil qualifiait d'"étranges" et de "redoutables''.
Le système trifonctionnel - la religion, la guerre, l'économie -, propre à l'univers indo-européen, peut-il être utilisé par des groupes étrangers aux langues indo-européennes ? Etendant son enquête au-delà des oeuvres littéraires étudiées par Dumézil, l'auteur analyse les religions du Caucase et fait cette découverte surprenante : pour comprendre et manier le dispositif mental des trois fonctions, il n'est nul besoin de l'avoir hérité de ses ancêtres. En effet, les indigènes caucasiens ont su préserver le système mieux que les Indo-européens auxquels ils l'avaient emprunté.
Chemin faisant, on rencontre des figures singulières : Sainte-Marie, qui veille à la régulation des naissances ; Kviria, un dieu féministe au royaume de la misogynie ; l'étrange génie de la Petite-Vérole qui est, selon les cultes, mâle ou femelle, chrétien ou musulman.
Enfin, dans ce livre qui renouvelle les études sur le Caucase, Georges Charachidzé ressuscite les Alains, ces bandes barbares qui terrorisèrent l'Empire romain et dont on croyait la religion perdue. -
René Thom, médaille Fields 1958, a conçu la théorie des catastrophes dans les années 1960 comme un ensemble de modèles mathématiques applicables en biologie et en linguistique. Mais, en ces temps de défaite de la pensée, où seul compte le résultat, aussi insignifiant soit-il, sa démarche apparaît bien solitaire.
Apologie du logos retourne l'anathème lancé par Heidegger - la science ne pense pas - en injonction : la science ne cherche qu'à transformer le monde, alors qu'il s'agit de l'interpréter. Ce parti pris de l'intelligibilité des choses conduit à une recherche du sens dans les domaines les plus divers : de la danse aux régulations biologiques, du prolongement analytique à la tectonique des plaques et aux révolutions politiques, de l'ontologie aporétique à la critique de la méthode expérimentale.
Recueil des principaux articles de René Thom écrits dans les années 1980, Apologie du logos rend parfaitement accessible la pensée de l'un de nos grands philosophes vivants.
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La physique quantique est la seule véritable révolution qui ait affecté la physique du XXème siècle. L'auteur s'interroge sur les perspectives politiques de la Big Science supranationale, à l'instauration de laquelle il a lui-même activement participé.
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Après l'atome, le gène. Pour la seconde fois en une génération, l'humanité se croit menacée par ses propres créations. Mais alors qu'hier les scientifiques invitaient les politiques à la retenue, ce sont aujourd'hui les politiques qui demandent de la retenue aux scientifiques. Avec le même résultat, le refoulement de l'interdit : au secret défense risque de s'ajouter le travail scientifique au noir.
Philosophe et docteur en médecine, professeur à Lyon, puis à Paris I, François Dagognet a consacré son oeuvre épistémologique aux sciences fondamentales. Il s'engage ici avec rigueur et au péril de nos préjugés dans les controverses suscitées par les biotechnologies, pour s'adresser à tous ceux que déconcertent ces nouveaux pouvoirs de l'homme sur l'homme et qui voudraient comprendre avant de juger.
Il montre comment notre culture, d'Aristote aux écologistes, en sacralisant le naturel opposé à l'artificiel comme le bien au mal, constitue un obstacle dont il convient de se débarrasser pour juger rationnellement les nouvelles techniques biologiques. Un tel jugement doit être fondé sur les principes mêmes de la vie. François Dagognet déduit ces principes d'une analyse des maillons essentiels de la chaîne du vivant (synthèse du sucre par les plantes, structure de l'ADN - sucre porteur du message génétique - et lois de l'hérédité de Mendel). C'est à partir de ces principes, scientifiques et non plus moraux, qu'il sépare le bon grain de l'ivraie biotechnologique.
Dans un plaidoyer éloquent pour une politique de la vie, il expose les idées directrices d'une biopolitique visant l'intérêt général, qu'il souhaite voir supplanter la bioéthique de comité où la confrontation des intérêts particuliers n'aboutit qu'à des compromis bancals.
La maîtrise du vivant a pour enjeu que le droit au bonheur ne soit plus un vain mot.G.J.
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La nuit du temps : Histoire du Cosmos de l'Antiquité au Big Bang
Timothy Ferris
- Hachette Litteratures
- 23 Avril 1992
- 9782010163944
Je ne sache pas qu'aucun livre ait récemment tenté cette grande fresque que nous offre La Nuit du temps.L'histoire de la science est, comme toute histoire humaine, jalonnée de crises, de passions et de fulgurances nouvelles, de sources imprévues, coups de tonnerre jaillissant après un millénaire d'aridités opaques.Pourquoi en serions-nous désormais à l'abri ? La surprise vient toujours du ciel : depuis l'il attentif des bergers chaldéens jusqu'à celui de nos modernes et puissants télescopes, c'est en recueillant cette obscure clarté qui tombe des étoiles, en interrogeant cette lumière, en lui faisant rendre raison de son origine, de sa couleur, de ses changements, que nous savons tout ce que nous savons du monde.Les émotions ne se théorisent pas, elles se vivent. Si, par une belle soirée d'été, vous souhaitez pressentir cette nuit du temps toute piquetée d'étoiles, il vous faudra d'abord la patience d'une demi-heure passée dans l'obscurité, afin que votre il oublie les blessures de la lumière artificielle, qui nous éblouit de partout, et retrouve sa sensibilité ultime. Pour lire le bel ouvrage de Timothy Ferris, il faut aussi faire en soi le silence et accueillir ce récit avec la fraîche sensibilité d'un enfant étonné. Alors, vous ne regretterez pas votre nuit, et l'aube sera belle.PIERRE LENA, de l'Académie des Science(Extraits de la préface)Timothy Ferris, lauréat de l'American Institute of Physics Prize, enseigne à Berkeley le journalisme scientifique. Il est l'auteur de cinq livres dont Opéra cosmique (Calmann-Lévy, 1986) et de nombreux articles publiés dans Esquire, le New York Times, Harper's, Life.
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Les questions qui hantent l'imaginaire de notre civilisation depuis des siècles auront peut-être bientôt une réponse. Y a-t-il d'autres formes d'intelligence dans le cosmos ? Pourrons-nous communiquer avec elles ?
Dès aujourd'hui, une discipline nouvelle, la « bioastronomie », étudie, sous toutes ses formes, les possibilités de vie dans l'univers. Les premiers résultats sont impressionnants : espace interstellaire, comètes, météorites révèlent la présence de molécules organiques plus ou moins complexes. Le sous-sol de Mars n'a pas encore livré ses secrets et les sondes Voyager nous ont permis de voir dans l'atmosphère de Titan, riche en azote, un modèle de Terre primitive mise au congélateur ! Ces recherches permettront de mieux comprendre l'origine de la vie même et préparent l'aventure du prochain siècle : l'expansion de l'homme hors des limites terrestres.
Jean Heidmann est astronome titulaire de l'observatoire de Paris. Spécialiste mondialement connu des galaxies, il est membre du comité SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) de l'Académie internationale d'astronautique et secrétaire de la Commission de bioastronomie de l'Union astronomique internationale. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation, dont L'Odyssée cosmique, quel destin pour l'univers ? (Denoël, 1986), traduit en cinq langues. -
Viendrions-nous des étoiles ? Quelques spécialistes de la matière extraterrestre s'interrogent : les météorites, ces mystérieuses pierres noires tombées du ciel qui épouvantaient les anciens, et les micrométéorites, minuscules grains de sable cosmique, nouvelles venues dans le champ de la science, détiennent peut-être le secret des origines de la vie. Ne serait-ce pas un destin étrange, alors que nous risquons d'être décimés par un énorme astéroïde comme le furent sans doute les dinosaures il y a soixante-cinq millions d'années - d'avoir existé par la pluie primitive de milliards de milliards de micrométéorites ? De plus, certaines contiennent des poussières d'étoiles plus vieilles que le soleil. Elles sont donc les archivistes uniques et fabuleux de notre histoire la plus reculée. Pour les recueillir, en Antarctique, au Groenland, dans les déserts australien et saharien, les chercheurs se font «chasseurs d'étoiles ».
Premier Français désigné comme « investigateur principal » de la Nasa pour l'étude des échantillons lunaires, Michel Maurette est directeur de recherche au CNRS. Il est responsable, dans le cadre du programme européen Euromet, de la collecte des micrométéorites dans les déserts froids et chauds.
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Le cerveau en quatre dimensions
Marc Peschanski
- Hachette Litteratures
- 22 Septembre 1993
- 9782010206993
Au cours de la dernière décennie, notre représentation du cerveau adulte a subi une véritable révolution. Aux trois dimensions des fameux «réseaux de neurones», il a fallu en adjoindre une quatrième : le temps. Le fonctionnement du cerveau implique en effet la modification permanente de ses structures. Sa plasticité oblige à mettre en question les images statiques (cablages, circuits électroniques) qui se sont imposées dans le grand public. Elle ouvre des perspectives fascinantes à la thérapeutique de maladies comme celles d'Alzheimer ou de Parkinson, par greffes de neurones ou transferts de gènes.
Porteuses d'espoir pour des millions de malades, ces techniques appellent une vigilance éthique particulière. Ces découvertes posent également de manière nouvelle de «vieilles» questions philosophiques comme celles de l'animalité de l'homme, la nature de l'individualité et de la pensée ou la relation entre l'inné et l'acquis.
Marc Peschanski est docteur en médecine, docteur ès sciences, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), secrétaire du réseau européen de neurotransplantation clinique (NECTAR). Il a publié plusieurs ouvrages de vulgarisation. -
Mexico, Tangshan, Erevan plus récemment, la liste des séismes meurtriers s'allonge tous les ans. Les victimes se comptent par millions. Si la science peut aujourd'hui expliquer ces phénomènes, elle commence seulement à les prévoir et la technique à en atténuer les effets. Malgré les dénégations et le scepticisme d'un certain nombre de spécialistes, une nouvelle méthode de prévision des séismes vient d'être mise au point par trois chercheurs grecs, la méthode VAN. Haroun Tazieff en expose ici les principes, en montre les succès, en explique les rares échecs. Devant l'urgence et la gravité croissante des dangers, face aux intérêts et aux inerties, son franc-parler se fait accusateur : puisqu'il existe une méthode de prévision des séismes, expérimentalement probante, qu'attend-on pour l'utiliser et mettre en oeuvre des solutions concrètes susceptibles de parer aux désastres ? Questions de sciences, de politique et de morale ne font qu'un dans ce débat.
Haroun Tazieff, ancien directeur de recherche au CNRS, a relancé l'intérêt du monde entier pour la volcanologie grâce à ses nombreux travaux. Président du « Programme Isère Département pilote », il a été secrétaire d'Etat aux risques majeurs. Il est depuis 1992 conseiller régional Rhône-Alpes et président de sa Commission Environnement. Outre une vingtaine d'ouvrages et une centaine d'articles scientifiques sur l'activité éruptive, il est l'auteur de Quand la terre tremble (Fayard, rééd. 1981).