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Éditions Raisons d'Agir
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Immobilier hors sol : Comment la finance s'accapare nos villes
Marine Duros
- Éditions Raisons d'Agir
- Raisons D'Agir
- 23 Mai 2025
- 9791097084424
En décembre 2021, après plusieurs années de contestations sociales, les travaux de la Tour Triangle ont démarré : ce gratte-ciel de 180m homologué « Haute Qualité Environnementale » accueillera bureaux, commerces, hôtel 4 étoiles et skybar aux portes du XVe arrondissement parisien. Les propriétaires de cette tour sont Unibail-Rodamco-Westfield, première foncière cotée de l'immobilier commercial au monde, et la filiale immobilière d'Axa IM, troisième fonds immobilier à l'échelle européenne. Pourtant, à deux pas de là, des pancartes « A' louer » sont placardées sur des bureaux vides depuis plusieurs mois. En effet, avec le développement post pandémie du télétravail, le nombre de bureaux vides a doublé en Île-de-France, pour atteindre plus de quatre millions de m2. Par ailleurs, les mises en chantiers de logements sociaux baissent, et les quelques tentatives de reconversion de bureaux en logements restent inaccessibles pour le plus grand nombre. Pourquoi tant de bâtiments restent-ils inoccupés alors qu'1,3 million de personnes sont mal-logées en région parisienne ?
Ce livre propose une plongée dans le monde discret des fonds d'investissement immobiliers parisiens. Il décrypte les pratiques spéculatives des fonds, le fonctionnement des cabinets de conseil qui produisent l'expertise sur les marchés de l'immobilier d'entreprise, et leurs rapports avec les pouvoirs publics. La surproduction de bureaux, l'obsolescence des bâtiments et la hausse des prix de l'immobilier sont pour une part la conséquence des agissements quotidiens d'une myriade d'intérêts financiers peu soucieux de construire des villes justes et durables. Que ce soient des bureaux, des centres commerciaux, des centres d'hébergements d'urgence ou des murs d'EHPAD, l'industrie de la finance s'organise à pas feutrés pour acquérir et faire fructifier des pans entiers de nos villes, au détriment de l'intérêt général. La connaissance des pratiques trop souvent cachées derrière la technicité des débats est donc centrale pour donner des clés de compréhension des processus urbains en cours, et des ségrégations qui en découlent. -
L'illusion du bloc bourgeois : alliances sociales et avenir du modèle français
Bruno Amable, Stefano Palombarini
- Éditions Raisons d'Agir
- Raisons D'Agir
- 20 Septembre 2018
- 9782912107978
La crise politique française entre dans sa phase la plus aiguë depuis plus de trente ans, avec l'éclatement des blocs sociaux traditionnels, de gauche et de droite. L'éloignement des partis «?de gouvernement?» des classes populaires semble inexorable?; il laisse sur la touche, d'un côté, artisans, commerçants et petits entrepreneurs déçus par la timidité des réformes de la droite libérale et, de l'autre, ouvriers et employés hostiles à une unification de l'Europe des marchés à laquelle le parti socialiste reste attaché. La présidence Hollande est de ce point de vue moins une anomalie que l'échec définitif des tentatives de concilier la base sociale de la gauche et la «?modernisation?» du «?modèle français?». Ce projet se prolonge désormais par la tentative d'édifier un «?bloc bourgeois?» fondé sur la poursuite des «?réformes structurelles?», destinées à dépasser le clivage droite/gauche par une nouvelle alliance entre classes moyennes et supérieures.
L'émergence, en réaction, d'un pôle «?souverainiste?», coexiste avec les tentatives de reconstruire les alliances de droite et gauche dans un paysage politique fragmenté. L'avenir du «?modèle français?» dépend de l'issue d'une crise politique qui n'est donc pas liée à des querelles d'appareils et encore moins de personnes, mais à la difficulté de former un nouveau bloc dominant. Elle est loin d'être terminée.
Nouvelle édition actualisée et augmentée.
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Le déclin de la petite bourgeoisie culturelle
Elie Guéraut
- Éditions Raisons d'Agir
- Microcosmes
- 6 Octobre 2023
- 9791097084325
On assiste depuis plusieurs décennies à la remise en cause progressive d'un choix de société qui plaçait la culture, l'émancipation par la connaissance et la démocratisation du savoir au coeur d'un projet politique pour tous. Si la France, où a été inventé le prix unique du livre et le statut d'intermittent du spectacle, demeure le pays où il y a le plus de librairies, de cinémas, d'associations, de pratiques des arts et de la musique, cette réalité est aujourd'hui menacée, au nom du réalisme économique, par des élites économiques et politiques dont le mépris de classe ne prend même plus la peine de se cacher. Cette évolution dessine aussi l'histoire d'attentes déçues et d'un déclin annoncé : celui d'une petite bourgeoisie dont l'ascension sociale a reposé, dès les années 1970, sur l'acquisition de capital culturel plus que sur l'accumulation de capital économique.
Ce groupe social connaît une importante déstabilisation sous les effets conjugués du désengagement de l'État, des défaites politiques de la gauche ou de l'affaiblissement du poids de la culture savante au sein des classes supérieures. Cet ouvrage propose une enquête qui permet de rendre compte de ce déclin. -
Les prisons de la misère
Loïc Wacquant
- Éditions Raisons d'Agir
- Raisons D'Agir
- 5 Février 2015
- 9782912107565
Les Prisons de la misère est un livre important pour les éditions Raisons d'agir. Paru en 1999, il a été vendu a 20000 exemplaires et a été traduit dans vingt langues. Ce livre et son auteur, professeur à l'université de Berkeley, sont à l'origine d'un débat très intense sur le rôle de l'incarcération aux Etats-Unis et dans le reste du monde. La thèse qu'il soutient est que l'État pénal est en train de prendre la pace de l'État social et que l'emprisonnement devient un moyen massif de répondre à la misère produite par les politiques néo-libérales. Plus généralement, on assiste à un processus d'incubation et d'internationalisation des slogans (" la prison, ça marche "), des soi-disant théories (la " vitre brisée ") et des mesures (telles que le recours accru à l'incarcération, les peines-plancher, les camps de redressement et les couvre-feu pour jeunes) qui composent ce nouveau " sens commun " punitif, conçu pour endiguer la montée de l'inégalité et de la marginalité dans la ville postindustrielle.
Dans cette nouvelle édition, l'auteur revient sur la réception internationale des Prisons de la misère comme révélateur des évolutions pénales dans les sociétés avancées au cours de la décennie passée. Il établit comment la tornade sécuritaire mondiale inspirée par les États-Unis, que le livre détectait en 1999, a continué de faire rage de toutes parts. De fait, elle s'est étendue des pays du Premier monde à ceux du Second monde et elle a transformé les enjeux et les mesures politiques du châtiment pénal à travers la planète de façon que nul n'aurait pu prédire ou même croire possible il y a seulement une quinzaine d'années. L'auteur développe et étend son analyse du rôle des think tanks dans la diffusion de la pénalité " made in USA " à l'Amérique latine. Enfin, il révise le modèle initial du lien entre néolibéralisme et pénalité punitive, révision qui débouche sur l'analyse de la refonte de l'État à l'ère de l'insécurité sociale.
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Le mythe du trou de la sécu
Julien Duval
- Éditions Raisons d'Agir
- Raisons D'Agir
- 5 Novembre 2020
- 9791097084097
Ce livre revient sur un «?débat?» de plus en plus brûlant?: il faudrait défaire le programme du Conseil national de la Résistance et, en particulier, démanteler le système de protection sociale créé en 1945.
Cela fait plusieurs décennies que les réformes menées en la matière consistent en effet à remplacer la logique universelle de satisfaction des besoins sociaux pour des objectifs de réduction des dépenses publiques. Cette vision dominante est largement relayée par les médias, selon lesquels la Sécurité sociale serait menacée de faillite par un déficit abyssal. Pour faire face à l'augmentation des dépenses et au vieillissement de la population, le système de protection sociale serait condamné à se réformer sans cesse?: déremboursements, réduction des prestations, hausse des cotisations, voire privatisation.
Chercheur au CNRS, Julien Duval renverse les termes du problème?: il n'y a pas de «?déficit de la Sécu?» mais «?un besoin de financement?» que les gouvernements successifs ont décidé de ne pas satisfaire en multipliant depuis 1993 les exonérations de charges sociales. L'affaiblissement de la protection sociale découle non pas d'arbitrages techniques mais d'un choix politique?: le transfert généralisé des «?risques?» du capital vers le travail.
Ce livre a reçu le prix Prescrire en 2008. Il a été actualisé et augmenté pour la présente édition.
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Le Voile médiatique. Un faux débat: "l'affaire du foulard islamique"
Pierre Tévanian
- Éditions Raisons d'Agir
- Raisons D'Agir
- 23 Septembre 2005
- 9782912107244
Le voile médiatique
Un faux débat : " L'affaire du foulard islamique ".
Pierre Tévanian
Et si " la question du voile à l'école " était une fausse question ? Et si elle avait été inventée par les journalistes et les politiques ? Ce livre raconte l'histoire édifiante de la construction médiatique d'une affaire qui a pris peu à peu des proportions gigantesques, conduisant au vote d'une loi répressive et à la déscolarisation de centaines d'adolescentes. Comment une loi programmant ces exclusions a-t-elle pu être votée avec un large consentement de " l'opinion publique " ? Comment ce foulard, qui suscitait des contentieux de plus en plus rares et facilement résolus, a-t-il pu être présenté comme un problème crucial, au sein d'une école pourtant traversée par des problèmes d'une tout autre nature et d'une tout autre ampleur ?
À partir de données chiffrées et d'analyses précises, ce livre déconstruit les mécanismes médiatiques qui ont fabriqué et imposé un faux problème, sélectionné les " experts autorisés ", et écarté la plupart des voix discordantes. Il montre également comment la question a été posée en des termes suffisamment abstraits pour occulter les conséquences de la prohibition du voile, en particulier l'exclusion scolaire. Il montre enfin comment ce débat empoisonné a installé et, en quelque sorte, autorisé un climat général de racisme anti-musulman. -
L' Europe sociale n'aura pas lieu
François Denord, Antoine Schwartz
- Éditions Raisons d'Agir
- Raisons D'Agir
- 7 Mai 2009
- 9782912107480
Cet ouvrage propose une relecture critique de l'histoire de la construction européenne. S'appuyant sur une littérature scientifique solide (en histoire, droit, économie.) et des sources variées (archives, journaux, mémoires, essais.), son style vif et son format court le rendent accessible aux non spécialistes. Il fournit ainsi une série d'arguments utiles à ceux qui souhaitent une " autre " Europe.
Le point de départ de l'essai réside dans la volonté de réfuter les récits enchantés qui nourrissent fréquemment les ouvrages de vulgarisation relatifs à l'histoire de l'intégration européenne. Souvent présentés comme de quasi-saints animés de générosité et de courage, Jean Monnet, Robert Schumann ou Paul-Henri Spaak auraient permis la réalisation d'un " rêve " humaniste de paix et de prospérité. Réécrit de cette manière, le passé européen s'exempte de tout enjeu idéologique et, plus largement, de tout élément incommodant : échecs des alternatives non réalisées, influences embarrassantes, personnages troubles, manouvres diplomatiques, etc. C'est la prétendue " pureté " du dessein originel qui autorise alors les regrets quant aux " déviations " ou aux " lacunes " de l'Europe actuelle - absence d'Europe sociale, déficit démocratique. A rebours des fables portant au pinacle les " pères fondateurs ", L'Europe sociale n'aura pas lieu montre que le caractère à la fois libéral et faiblement démocratique de l'Union européenne ne constitue pas une déviation, mais bien un aboutissement du projet initial.
Le livre se divise en trois chapitres. La première partie, intitulée " L'Europe à l'heure américaine ", explique que loin d'esquisser une troisième voie dans le cadre de la Guerre froide, la naissance d'une union européenne s'enracine dans un projet conservateur porté par des élites atlantistes. Cette " empreinte américaine " s'est avérée indélébile : solidement arrimée aux deux rails du libre-échange et de l'atlantisme, la " communauté européenne " n'a pas dévié de sa vocation marchande. A telle enseigne que l'idée d'une Europe indépendante, une " Europe européenne ", paraît saugrenue auprès de certains des pays partenaires.
La seconde partie, " l'Europe du marché ", met en relief le caractère profondément libéral de l'intégration européenne. Dès ses premiers pas, elle est conçue comme un instrument de libéralisation du commerce et des économies nationales. Non seulement, les libéraux soutiennent chaque étape de la construction européenne, mais mieux encore ils discernent dans la signature du Traité de Rome le couronnement de leurs efforts.
La troisième partie, " L'Europe accomplie ", décrit la poursuite du processus d'intégration jusqu'à nos jours. Elle souligne des aspects méconnus (arrêt Cassis de Dijon, rôle de lobbies influents, libéralisation financière..) qui conduisent à l'adoption de l'Acte unique puis à la mise en place de l'Union économique et monétaire. Ce chapitre pose un regard critique sur le nouvel ordre économique européen qui dépossède les Etats de leurs attributions économiques. Il montre que la puissante Commission semble n'avoir comme seule politique économique celles de la concurrence et du libre-échange.
C'est donc peu dire que l'Union européenne ne saurait s'apparenter à un " rempart " ou à un " bouclier " face à la mondialisation. Une Europe intrinsèquement libérale ne saurait, comme par magie, se muer en Europe sociale. Sauf à ce que l'on envisage une refonte complète des institutions et des principes directeurs. C'est ce à quoi invite ce livre qui dissipe certaines illusions et permet de redécouvrir les possibles écartés sur le chemin de l'histoire. -
Des lobbys au comptoir : L'industrie de l'alcool contre la santé
Joan Cortinas, Daniel Benamouzig
- Éditions Raisons d'Agir
- Raisons D'Agir
- 7 Novembre 2025
- 9791097084462
Entrez dans les coulisses d'une guerre d'influence méconnue ! Plongez au coeur des stratégies "cognitives" et "relationnelles" déployées par les géants de l'alcool pour façonner les politiques publiques et contrer les initiatives de santé publique en France, dans un contexte de baisse de la consommation d'alcool et de concurrence accrue entre les produits.
Ce livre, fruit d'une enquête rigoureuse, vous révélera comment les producteurs d'alcool pour contrer les préconisations de santé publique, cherchent à brouiller les acquis scientifiques sur la dangerosité de l'alcool, déplacent les enjeux en transformant leurs produits en « patrimoine culturel », infiltrent les cercles de décision politique, et tentent même de discréditer leurs opposants. Ils renégocient dès que possible, notamment les avancées de la loi Evin. Ils ne lâchent rien, allant jusqu'à obtenir que la taille de l'avertissement aux femmes enceinte reste la plus petite possible. Et vous comprendrez pourquoi, malgré les dangers avérés de l'alcool sur la santé et les "Janvier sobre", la régulation reste timide en France, et surtout comment le lobby de l'alcool a su l'imposer, en s'appuyant sur l'ancrage territorial de ses filières.
Mais l'industrie ne gagne pas à tous les coups ! L'ouvrage analyse aussi ses échecs, comme l'interdiction de la vente d'alcool dans les stades. Il donne ainsi des clés pour comprendre les conditions de réussite et de défaite des stratégies d'influence. Il analyse la capacité de l'industrie à maintenir un cadre réglementaire favorable jusqu'à un certain point, notamment en matière de publicité et de fiscalité, malgré les enjeux de santé publique. Ce livre est ainsi une lecture essentielle pour quiconque s'intéresse aux dynamiques de pouvoir, à la santé publique et à l'envers du décor de l'une des industries les plus puissantes de France. -
Les Coulisses de l'Etat social. Enquête sur les signalements d'enfants en danger
Delphine Serre
- Éditions Raisons d'Agir
- Cours Et Travaux
- 26 Février 2009
- 9782912107466
Les affaires d'enfants maltraités défraient régulièrement la chronique, mettant chaque fois en accusation les travailleurs sociaux : on leur reproche tantôt de ne rien faire, tantôt de se livrer au rapt d'enfants lorsqu'ils les retirent des familles. Or depuis une quinzaine d'années, les administrations sociales font de plus en plus appel aux juges des enfants : entre 1994 et 2004, le nombre d'enfants signalés est passé de 31 000 à 56 000. En 2003, ce sont au total 200 000 mineurs qui ont été pris en charge par la justice à la suite d'un signalement. Comment expliquer ce phénomène de judiciarisation ? Dans quels contextes et selon quels critères des professionnels en viennent à signaler des enfants en danger ?
Pour répondre à ces questions, Delphine Serre a mené des entretiens approfondis avec des assistantes sociales et les a suivies pendant deux ans dans leurs différentes activités (réunions, interactions avec les familles, discussions informelles avec la hiérarchie et les pairs, écriture de rapports, formations). Cette enquête de terrain révèle ce que recouvre la catégorie d'enfants en danger et ce que l'acte de signaler représente pour ces professionnelles. Toutes identifient des désordres familiaux en s'appuyant sur des savoirs (psychologie, médecine, pédagogie) et des normes éducatives. Mais elles agissent aussi en fonction d'un contexte de travail, de leur position professionnelle et de leurs différentes propriétés sociales (genre, origine sociale et nationale, appartenance générationnelle, trajectoire scolaire). Selon que les assistantes sociales ont été formées dans les années 1970 ou les années 1990, qu'elles sont d'origine populaire ou issues des classes moyennes et supérieures, qu'elles s'affilient avec leurs pairs ou avec leur chef de service, elles perçoivent différemment l'opportunité et la légitimité de leur intervention. Les variations de pratiques au sein d'un même service entraînent parfois doutes et questionnements. La " croyance " des assistantes sociales dans leur mission est d'autant plus ébranlée qu'elles ont une faible marge de manouvre. Soumises à un nombre croissant de règles, elles disposent en outre de peu de moyens d'action pour faire face à un public de plus en plus précarisé. Derrière leurs difficultés ou au contraire leur empressement à signaler se lisent toutes les causes structurelles du fameux " malaise " des travailleurs sociaux. Ce livre est un outil indispensable pour comprendre les transformations actuelles de l'Etat social et les bouleversements qui affectent concrètement les situations de travail des classes moyennes du public.
Delphine Serre est maître de conférences en sociologie à l'université de Paris 1-Panthéon Sorbonne et chercheuse au Centre de Sociologie Européenne. Elle mène depuis dix ans des enquêtes auprès de professionnels de PMI et dans les services sociaux. Elle a co-écrit Travailler pour être heureux ?Le bonheur et le travail en France, avec Christian Baudelot et Michel Gollac (paru chez Fayard en 2003).