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Fayard
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J'avais écrit ce livre, où se mêlent récit d'un drame judiciaire et réflexions sur la justice et le métier d'avocat, après l'exécution de Claude Buffet et Roger Bontems, en novembre 1972, à Paris, dans la cour de la prison de la Santé. Tous deux avaient été condamnés à mort par la Cour d'assises de Troyes pour avoir pris en otage et égorgé, à la Centrale de Clairvaux, une infirmière et un gardien. Leur grâce avait été refusée par le Président Pompidou.Depuis lors, la guillotine a été reléguée dans les caves d'un musée, et la peine de mort a disparu de nos lois. Mais elle sévit encore dans d'autres pays, notamment aux Etats-Unis. Et la tentation d'y revenir n'a pas disparu de tous les esprits. Cette justice qui tuait, la voici à l'oeuvre dans ce livre. Il n'est pas inutile que de nouvelles générations, plus heureuses à cet égard que la nôtre, la connaissent.R.B.
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Ce livre est le récit de mon voyage au pays du pouvoir. Il commence au lendemain de l'abolition de la peine de mort en octobre 1981 et s'achève à mon départ de la Chancellerie, en février 1986. Il y est beaucoup question de justice, parfois de politique.
Le temps écoulé rend singulières les passions que soulevait alors mon action. Le cardinal Lustiger m'avait prévenu au lendemain de l'abolition : « On ne touche pas à la mort impunément. » Ces années de luttes, je les raconte telles que je les ai vécues. Le lecteur ne sera pas surpris d'y trouver, mêlée au récit des événements, l'expression de mes convictions sur ce que devrait être la justice dans la République.
De tout ce que j'ai pu réaliser à cette époque, l'essentiel demeure : irréversibilité de l'abolition, suppression des juridictions d'exception, dépénalisation de l'homosexualité, progrès des droits des victimes, ouverture aux citoyens de la Cour européenne des droits de l'homme, amélioration du régime des prisons, et bien d'autres mesures encore.
Je n'ai pas non plus dissimulé mes échecs, qu'il s'agisse de la surpopulation carcérale, de la pauvreté budgétaire, ou de convaincre l'opinion que la première mission de la justice est de faire respecter la loi et de garantir les libertés individuelles comme le prescrit la Constitution, et non d'être le pompier de la délinquance, comme on s'obstine à le faire croire.
En achevant cet ouvrage, ma conclusion est simple : « Lecture faite, persiste et signe. » R.B. -
Code pénal en argot : À l'usage des braqueurs, carambouilleurs et autres malfaisants
JoeyStarr, Polo Labraise
- Fayard
- Documents Fayard
- 15 Mai 2024
- 9782213727325
Michel Audiard, San Antonio, Antoine Blondin, monuments de la gouaille populaire, ont disparu avec le xxe siècle. Le moule est-il cassé, le style perdu à jamais ? C'est sans compter sur JoeyStarr et Polo Labraise, issus de la culture rap pour l'un et du journalisme sportif pour l'autre, qui ressuscitent ici un argot irrévérencieux avec ses formules hilarantes autour de la vie d'un détenu-écrivain et de son curieux avocat...
Préface de Me Jean-Yves Le Borgne, avocat au Barreau de Paris
Ce livre est publié sans l'approbation de l'implacable Anastasie Faucheux, sensitivity reader aux Éditions Fayard -
Quarante-sept ans de mariage. D'abord une histoire d'amour, comme il y en a tant d'autres. Mais très vite, les insultes, les coups, l'engrenage de la violence. L'homme à qui Jacqueline Sauvage a confié sa vie l'a transformée en enfer, régnant sur le foyer en véritable tyran.
Jacqueline qu'il blesse, qu'il torture au quotidien mais aussi leurs enfants qu'il humilie, qu'il frappe, qu'il terrorise. Tous partagent le même sentiment paralysant : la peur. Cette peur qui les empêche de partir, qui les empêche de le dénoncer.
Et puis il y a ce lundi 10 septembre 2012. Ce jour où, après une ultime agression, Jacqueline commet l'irréparable. Trois coups de fusil. Le bourreau est mort. Elle l'a tué.
Le 28 décembre 2016, François Hollande a gracié Jacqueline Sauvage.
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L'eau en droit international : entre singularité et pluralité
Laurence Boisson de Chazournes
- Fayard
- Lecons Inaugurales Du College De France
- 7 Juin 2023
- 9782213725918
Chaire Avenir commun durable 2022-2023 Essentielle à la vie et à l'activité humaine, l'eau douce devient une préoccupation en droit international. Sa réglementation, d'abord consacrée aux fleuves partagés entre plusieurs États, s'est peu à peu infléchie vers d'autres sources d'eau. Aujourd'hui, sa raréfaction, la nécessité d'une répartition durable de ses usages, son utilisation comme arme de guerre, sa vulnérabilité face à la dégradation de l'environnement ou encore la prévention des différends sont autant d'enjeux qui appellent à une mobilisation et à un renforcement du droit international.
Laurence Boisson de Chazournes est professeure de droit international et de droit des organisations à l'université de Genève. Investie en tant qu'experte dans de nombreuses instances officielles, elle exerce également comme arbitre et avocate auprès de la Cour internationale de justice. Elle est professeure invitée au Collège de France sur la chaire annuelle Avenir commun durable (2022-2023), créée avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de ses grands mécènes Covéa et TotalEnergies. -
Grandeur et misère de l'Etat social
Alain Supiot
- Fayard
- College De France Fayard
- 22 Mai 2013
- 9782213677712
Ce que l´État social nous donne à voir, c´est tout à la fois l´armature de solidarités qui en un siècle ont profondément transformé nos manières de vivre ensemble, et le jeu de forces puissantes qui ébranlent cet édifice institutionnel et menacent de le mettre à bas. Ce sont ces forces qu´il s´agira d´essayer de comprendre, ainsi que leur impact prévisible. Mais avant d´analyser les maux qui assaillent l´État social on commencera par prendre la mesure de sa grandeur historique et institutionnelle. Partant du témoignage de Franz Kafka, qui consacra sa vie professionnelle à la mise en oeuvre de la loi sur les accidents du travail en Autriche-Hongrie, Alain Supiot nous propose un diagnostic de l´État social en Europe et nous aide ainsi à réfléchir aux solutions qui pourraient permettre de le réformer.
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Droit, culture et société de la Rome antique
Mantovani Dario
- Fayard
- Lecons Inaugurales Du College De France
- 18 Septembre 2019
- 9782213712635
En restituant ce qui a fait la spécificité du droit romain, son élaboration par des professionnels oeuvrant au service de leur société et produisant un discours à l'esthétique littéraire rare, Dario Mantovani éclaire ce qui a permis son appropriation dans toute l'Europe des siècles durant.
Chaire Droit, culture et société de la Rome antique Le droit est le produit d'une société en même temps qu'il aspire à lui donner des règles qui résistent au temps ; il est à la fois dans l'histoire et en dehors d'elle. Cela vaut particulièrement pour Rome, où le droit a évolué, en grande partie, sous la forme d'un dialogue rationnel et argumenté, établi par les juristes dans un présent dilaté créé par l'écriture. Historiciser le droit signifie alors assumer le point de vue des Anciens eux-mêmes, et relier les écrits des juristes aux champs discursifs proches dont ils nourrissaient leur pensée - rhétorique, philosophie, histoire, poésie.
Cette leçon inaugurale nous convie ainsi à découvrir la pensée juridique romaine au fil des textes antiques et modernes, du Digeste de Justinien au Songe du Vergier en passant par les Métamorphoses d'Ovide, pour mieux saisir la beauté sévère de ce droit devenu ensuite commun à une grande partie de l'Europe.
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Depuis quarante ans, la société française souffre d'une grave maladie: le chômage de masse.Ce mal a suscité une déferlante législative à tel point que le droit du travail apparaît aujourd'hui comme une forêt obscure où seuls les spécialistes peuvent trouver leur voie. Loin de favoriser l'emploi, le Code du travail suscite ainsi un rejet souvent injuste.
Il faut réagir.
Il n'est pas de domaine de l'Etat de droit qui ne repose sur des principes fondamentaux. C'est à mettre en lumière ces principes, disparus sous l'avalanche des textes, que cet ouvrage est consacré. Sur leur base, il appartiendra aux pouvoirs publics et aux partenaires sociaux de décliner les règles applicables aux relations de travail, selon les branches et les entreprises.
Mais rien ne sera fait de durable et d'efficace sinon dans le respect de ces principes. Puisse l'accord se faire sur eux, dans l'intérêt de tous.
Robert Badinter est professeur émérite de l'université Paris I Panthéon Sorbonne et ancien président du Conseil constitutionnel.
Antoine Lyon-Caen est professeur émérite de l'université Paris Ouest Nanterre et directeur d'études à l'Ecole deshautes études en sciences sociales (EHESS).
Dessins© Plantu -
Ce mardi 22 février, au petit matin, une dépanneuse tracte une Peugeot 405 beige hors des flots de l'Yonne. L'habitacle est vide mais la voiture est connue des services de police. C'est celle de Marie-Laure que toute la région recherche.
Dix jours plus tard, un corps féminin dérive, dos face au ciel. La jeune fille est identifiée et les résultats de l'autopsie révèlent qu'elle a été assassinée.
Pour cette affaire, comme pour les quatre autres révélées dans ce livre, la police fait appel à deux psychocriminologues afin d'aider ses enquêteurs : Florent Gathérias et Emma Oliveira. Suivant leur rigueur méthodologique sans cesse renouvelée, les deux professionnels ont pour mission de traquer les détails permettant de cerner la personnalité du criminel.
Comment le meurtrier a-t-il opéré ? Qui est sa victime ? Pourquoi elle ? Depuis l'affaire Merah jusqu'à celle du « tueur de l'Essonne », Florent Gathérias et Emma Oliveira lèvent enfin les mystères et fantasmes qui enveloppent leur profession. Une plongée haletante dans la psychologie des criminels.
Florent Gathérias a créé le service de psychocriminologie de la police judiciaire française en 2009, et Emma Oliveira l'a rejoint en 2012. -
Richard Roman, Dominique Strauss-Kahn, Véronique Courjault : Henri Leclerc, l'un des plus grands pénalistes du xxe siècle, s'est ingénié à « les défendre tous », selon le mot de son mentor, Albert Naud. Après soixante ans de carrière, il livre ses mémoires et retrace plus d'un demi-siècle de combats judiciaires, politiques, éthiques, menés à la force du verbe, avec l'éloquence de l'orateur passionné et la rigueur du juriste, en compagnie d'autres ténors du barreau, Vergès, Levy, Pelletier, Lemaire, Badinter.
La guerre d'Algérie, Mai 1968, l'abolition de la peine de mort, la défense des mineurs et des paysans, la question migratoire, le terrorisme, La parole et l'action est aussi, d'une certaine façon, une histoire de la France d'après la Seconde Guerre mondiale, racontée par un protagoniste engagé, souvent en première ligne, avocat iconoclaste et militant de gauche convaincu, longtemps proche de Michel Rocard et membre de la Ligue des droits de l'homme.
Avec la tendresse, l'humour et la verve qu'on lui connaît, Henri Leclerc se replonge dans son itinéraire exemplaire et revient sur des affaires qui fascinent encore aujourd'hui, méditant sur le sens de son engagement et sur les luttes à mener demain. -
Rigoureuse indépendance vis-à-vis du pouvoir politique et formation très poussée, moyens matériels efficaces, tout cela, certes, est indispensable au corps judiciaire pour répondre aux demandes croissantes d'une société sans cesse plus complexe, qui tolère mal l'injustice (ou ce qu'elle tient pour tel) et dont les membres réclament de plus en plus qu'une tierce autorité les départage en cas de conflit. Encore faut-il que le magistrat qu'il soit agent de la société (procureur) ou bien organe de la loi (juge) sache que l'impartialité ne procède que de lui seul. Il doit se savoir dépendant d'abord de son milieu, de ses croyances, de ses amitiés, de ses inimitiés ; il doit être conscient des effets inattendus, parfois dévastateurs de la violence qu'il est chargé d'exercer ; enfin, il doit concilier l'irresponsabilité que son statut organise et se sentir responsable des sanctions qu'il est amené à prendre. Conditions ô combien difficiles à remplir.Pierre Truche a accompli une grande carrière dans la magistrature : il a été le « premier magistrat de France » en occupant de 1996 à 1999 le poste de premier président de la Cour de cassation, après une longue activité de procureur. Il a en outre été directeur des études à l'Ecole nationale de la magistrature (1974-1978), membre de la Commission Justice pénale et droits de l'homme en 1991, président du Comité de réflexion sur la création d'un tribunal international appelé à juger les crimes commis dans l'ex-Yougoslavie en 1993 et président de la Commission de réflexion sur la justice en 1997. C'est à la fois en humaniste et en expert qu'il s'interroge ici sur ce qu'aujourd'hui la nouvelle donne sociale requiert des hommes et des femmes qui rendent la justice.
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A ce moment de mon existence déjà longue, me retournant vers ce qui fut un combat passionné, je mesure le chemin parcouru vers l'abolition universelle. Mais, tant qu'on fusillera, qu'on empoisonnera, qu'on décapitera, qu'on lapidera, qu'on pendra, qu'on suppliciera dans ce monde il n'y aura pas de répit pour tous ceux qui croient que la vie est, pour l'humanité tout entière, la valeur suprême, et qu'il ne peut y avoir de justice qui tue.
Le jour viendra où il n'y aura plus, sur la surface de cette terre, de condamné à mort au nom de la justice. Je ne verrai pas ce jour-là. Mais ma conviction est absolue : La peine de mort est vouée à disparaître de ce monde plus tôt que les sceptiques, les nostalgiques ou les amateurs de supplices le pensent.
R. B. -
La gestation pour autrui ; fictions et réalité
Muriel Fabre-Magnan
- Fayard
- Documents Fayard
- 17 Avril 2013
- 9782213677699
La gestation pour autrui donne lieu à des débats passionnés et affectifs, où il est question d'amour, de générosité et de don. Ces bons sentiments et ces bonnes intentions ne peuvent cependant suffire. De nombreux intérêts sont en effet concernés, dont bien sûr celui de l'enfant. Est également en jeu le type de société dans lequel nous nous apprêtons à vivre. Face à ces enjeux fondamentaux, on aspire à une argumentation rationnelle et cohérente, fondée sur autre chose que des slogans médiatiques.
La gestation pour autrui est pratiquée depuis plusieurs années dans quelques pays. Ce livre décrit la réalité de sa mise en oeuvre, en particulier en droit américain. Il donne à voir l'étendue de l'emprise consentie par la mère porteuse sur son corps et sa vie intime, les droits et libertés fondamentales auxquels elle renonce au profit du couple commanditaire, la modification juridique de la notion de filiation à laquelle elle conduit, ou encore les nouveaux rapports de classe qu'elle introduit.
Établi à partir de cas très concrets, le tableau ainsi dessiné permet à chacun de regarder la réalité en face et de se faire sa propre opinion.
On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas.Muriel Fabre-Magnan est professeur de droit à l'Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). -
Les silences de la loi ; une magistrate face à l'inceste
Marie-Pierre Porchy
- Fayard
- 3 Mars 2021
- 9782213720661
Un livre incontournable qui plaide pour que la prise de conscience actuelle autour des agressions sexuelles sur mineurs se transforme en avancée législative historique.
Avant la rue, le premier lieu d'insécurité pour de nombreux enfants est le toit familial. C'est souvent un père, un beau-père ou un oncle qui va, des années durant, abuser d'un enfant dans le silence profond et verrouillé d'une famille. Aujourd'hui, près d'un tiers de l'activité de nos cours d'assises est consacrée au jugement de viols sur des enfants, commis majoritairement dans le milieu familial. Pour répondre à ces actes destructeurs pour les victimes, la loi pénale doit être réexaminée. En matière d'inceste tout particulièrement, les interdits doivent être posés clairement pour ne pas laisser de place à un faux débat sur le consentement de l'enfant, qui ne devrait jamais être abordé. Forte de son expérience de magistrate et des nombreux cas qu'elle a suivis, la juge Marie-Pierre Porchy s'élève contre ces lacunes légales. Elle condamne en outre un fonctionnement judiciaire inadapté au recueil de la parole fragile de l'enfant et qui peut, à son tour, devenir traumatisant au lieu d'être réparateur. Un livre fondamental et nécessaire pour comprendre ce tabou de notre société, faire évoluer notre droit et contribuer à une justice plus humaine.
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Porter leur voix ; un avocat sans effets de manches
Laure Heinich
- Fayard
- 15 Janvier 2014
- 9782213678337
Il y a ce prévenu qui se demande s'il doit mettre une cravate tandis que que la procureure propose d'ôter ses talons. il y a cet homme transformé en Cendrillon par la mégère dont il est éperdument amoureux, et qui finit par la poignarder. Il y a cette feme qui ne sait pas si elle est encore la mère d'un mort. Qu'ils soient victimes, coupables ou innocents, l'avocat doit les faire entendre et convaincre des juges. mais pas seulement. Les défendre, c'est aussi lutter contre l'appareil judiciaire, ses incohérences et ses jugements expéditifs. C'est porter leur voix qui n'est plus écoutée.
Et pour cela, sans doute faut-il commence par raconter leur histoire.
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Basse politique, haute police ; une approche historique et philosophique de la police
Hélène L'heuillet
- Fayard
- Divers Histoire
- 25 Avril 2001
- 9782213609225
La police est un élément de la politique devenue rationnelle, mais elle n'est pas une forme de gestion ni même seulement une administration. Occupée de « tout ce qui ne va pas », la police est au contraire une sorte de résidu de la politique devenue rationnelle. Mais plus l'emprise du rationnel s'étend, plus ce qui ne va pas est multiforme, et plus la tâche de la police est indéterminée. Par là même, sa fonction est de composer : basse politique, elle ne l'est pas au sens d'une politique appliquée, mais d'une politique qui compose avec les circonstances.Chargée de réaliser les conditions effectives de la politique, elle est un savoir et une intelligence de l'Etat. Elle doit prévoir, anticiper, protéger le politique en lui évitant les mauvaises surprises venues de la société. Si une telle fonction semble, du point de vue descriptif, correspondre à l'activité de renseignement, de collecte d'informations, voire de surveillance secrète de l'opinion publique, c'est que celle-ci est apparue comme fondatrice de la police dès la lieutenance de Paris. Dès cette époque, en effet, la police, créée par Louis XIV, est bien autre chose que la garde ou l'espionnage, mais une véritable clinique de la société, attentive à ses humeurs, proche de ses sentiments, instruite de tout ce qui s'y passe.Agrégée et docteur de philosophie, enseignante d'IUFM, Hélène L'Heuillet est chargée de cours à l'université de Paris-X-Nanterre.
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En donnant à sa riposte aux attentats du 11 septembre le nom de code Enduring Justice (« Justice sans limites »), le gouvernement américain a mis le doigt, à son insu, sur l?un des problèmes fondamentaux de ce nouveau siècle : que signifie faire justice dans une économie mondialisée ?Aujourd?hui, l?échange social tend à être totalement absorbé par le trafic marchand. Le système économique, avec le renfort de la violence symbolique, a réussi à établir une fantastique domination imaginaire. Normalement, il n?aurait pas dû tenir face aux injustices criantes du monde, dont nombre de rapports statistiques annuels nous donnent la mesure. Et pourtant, contrairement aux prévisions de Marx, de Lénine, de Mao Tsé-tung, la révolution mondiale n?a pas eu lieu. La déconstruction du discours économique permet de mettre en évidence son amoralité, voire son immoralité. Tout souci de justice a été éliminé dans le fonctionnement de la société mondiale de marché. Le travail de décolonisation des esprits passe donc d?abord par la remise en cause d?une lecture exclusivement économique du monde. Après quoi il devient possible d?esquisser les traits de ce que pourrait être une société plus juste. C?est une gageure, mais c?est ce qu?exige la situation. Serge Latouche, professeur émérite à l?université Paris-Sud (Orsay), est spécialiste des rapports culturels Nord/Sud et de l?épistémologie des sciences sociales. Il a notamment publié L?Autre Afrique (Albin Michel, 1998), et La Déraison de la raison économique (Albin Michel, 2001).
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Une guerre inédite s'intensifie depuis quelques années sur le front de la propriété intellectuelle. Car chacun sent bien, l'auteurcompositeur comme les Majors de la musique, le petit artisan de l'atelier de couture aussi bien que les industriels du luxe, que si ces droits ne sont pas respectés, c'est à terme à la fin de la création et à la mort de la recherche que nous assisterons.
Mais cette course à la protection, cette lutte contre la piraterie ne sont pas sans conséquence sur la culture, l'économie, la science, la santé, l'agriculture. D'où le clivage qui s'affirme, chaque jour davantage, entre le droit du consommateur/internaute et celui du créateur. Opposition entre droit à l'information et droit de l'information, droit à la culture et droit de la culture. D'où aussi cette contradiction exacerbée entre pays du Nord et du Sud pour l'accès aux nouvelles semences, aux vaccins, aux traitements médicaux, aux publications savantes.
Or, rien n'est tout noir ou tout blanc au nouveau royaume du copyright. Ainsi l'artiste qui s'indigne du pouvoir des marques est le premier à recourir aux mêmes instruments pour défendre ses oeuvres Et l'entreprise qu'il fustige se plaint elle-même des redevances qu'elle doit payer pour l'usage de ses photocopieuses, la musique d'attente ou la revue de presse internet.
En une quinzaine de chapitres, Emmanuel Pierrat dresse ici un tableau des nouveaux enjeux dont la propriété intellectuelle se fait tour à tour l'instrument ou le révélateur. Le tout chiffres à l'appui, mais avec le talent du conteur d'anecdotes et l'expérience du professionnel qui, sur ce terrain, aura approché ou conseillé des intérêts parfois des plus divergents sur plusieurs continents... -
En attendant la prochaine lune... : Carnets : 1997-2002
Boutros Boutros-ghali
- Fayard
- 10 Mars 2004
- 9782213619071
« Ce sera après votre millième lune? Votre étoile brillera alors d?un éclat inégalé. » C?est sur cette prédiction d?un astrologue indien que Boutros Boutros-Ghali nous ouvre son journal intime.
Pour la première fois il abandonne le verbe édulcoré du diplomate. En même temps qu?il revient sur les moments parfois tragiques qui ont marqué sa carrière politique et diplomatique, il nous aide à décrypter les événements et les dossiers majeurs de notre siècle : les conflits en Afrique, la montée du terrorisme international, les attentats du 11 septembre 2001, le conflit israélo-palestinien, le rôle émergent de la Chine? Au fil de ses conversations avec les personnalités incontournables de la scène internationale, il lève le voile sur les coulisses d?un monde en devenir.
L?Egyptien, l?idéologue du non-alignement, le négociateur du traité de paix égypto-israélien, l?infatigable avocat du tiers monde, laisse librement s?exprimer, ici, sa colère, son indignation, ses doutes, mais aussi ses espoirs, ses convictions, et les émotions d?un homme qui s?abandonne à un regard nostalgique, émouvant, parfois cocasse, sur la passion, le pouvoir, la vieillesse. -
Repères pour une méthode ; propos sur l'Europe à faire
Jean Monnet
- Fayard
- Pour Une Histoire Du Xxe Siecle
- 24 Janvier 1996
- 9782213596600
Un recueil de propos extraits principalement des Mémoires de l'auteur. Trois parties : l'Europe et ses institutions, les hommes face au changement, méthodes de l'action. Avec un texte introductif écrit en 1972 par P. Viansson-Ponté dans Le Monde.
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Rapport sur l'etat de l'union europeenne 1999
Jean-paul Fitoussi
- Fayard
- 20 Janvier 1999
- 9782213603148
A l'heure de l'introduction de la monnaie unique dans l'espace européen, c'est d'abord à une visite guidée du bateau avant la traversée que ce premier rapport annuel invite. On comprend alors les raisons pour lesquelles les vertus européennes en matière de stabilité des prix et d'excédent extérieur continuent de s'accommoder du vice du chômage.
Il passe ensuite en revue les stratégies économiques possibles et évalue les politiques susceptibles de mieux servir à la fois l'efficacité économique et la cohésion sociale. Il ressort clairement de l'analyse que notre marge de manoeuvre est beaucoup plus grande qu'on ne l'imagine et que l'euro peut être le vecteur d'une intégration sociale et politique réussie.
Le rapport montre, en particulier, que dans le contexte de la monnaie unique l'Europe pourrait efficacement lutter contre le chômage si ses gouvernants s'affranchissaient de la conviction que le libéralisme est un horizon indépassable.
Jean-Paul Fitoussi, professeur des universités à l'Institut d'études politiques de Paris, est président de l'Observatoire français des conjonctures économiques. Ce livre est issu des travaux d'un groupe de réflexion qu'il a animé, dont chacun des membres a pris la plume : Catherine Bruno, Jérôme Creel, Alexis Dantec, Pascal Delisle, Jacky Fayolle, Catherine Fuss, Réjane Hugounenq, Jacques Le Cacheux, Catherine Mathieu, Frédéric Zumer.
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Lettre à deux juges françaises décorées de la Cruz de Honor de la Orden de San Raimundo de Penafort
Gilles Perrault
- Fayard
- 13 Janvier 1999
- 9782213603131
Le 7 mai 1993, le gouvernement espagnol décerna la Croix d'honneur de l'ordre de San Raimundo de Penafort à deux magistrates françaises pour leur ardeur à réprimer militants et combattants basques engagés dans la lutte pour l'indépendance de leur pays. C'est l'occasion pour Gilles Perrault, à l'heure du parachèvement de l'Union européenne, de s'interroger sur l'évolution de communautés nationales - Ecosse, Wallonie, Pays basque, Catalogne, Corse... - qui auraient sans doute autant le droit au statut d'Etat que le petit et prospère Luxembourg... C'est aussi l'occasion, pour l'auteur du Secret du Roi, de méditer sur l'avenir de la nation française.
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Un an après la création de l'euro, ce rapport prend à bras le corps les problèmes structurels et institutionnels auxquels l'Europe est confrontée. À commencer par la nécessité de se doter de véritables instruments de puissance pour mettre en place une régulation efficace et cohérente. Si la question reste posée de savoir s'il existe aujourd'hui une doctrine européenne, le processus d'intégration rend nécessaire en tous cas la prise en compte de l'évolution de la politique industrielle et de la concurrence, des transformations de la notion de service public, de la diversité des marchés du travail, de la difficile convergence entre les régions, ainsi que du problème des stratégies d'élargissement de l'Union européenne. Tels sont les différents dossiers présentés ici.
Jean-Paul Fitoussi, professeur des universités à l'Institut d'études politiques de Paris, est président de l'Observatoire français des conjonctures économiques. À l'instar du précédent Rapport (1999), qui proposait un état des lieux de l'espace européen à l'aube du lancement de la monnaie unique, ce livre est issu des travaux, au sein de l'OFCE, d'un groupe de réflexion animé par Jean-Paul Fitoussi, dont les études ont été coordonnées par Jacques Le Cacheux : Renaud Dehousse, Jacky Fayolle, Anne Lecuyer, Olivier Passet, Bruno Ventelou.
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