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Sciences humaines & sociales
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Provincialiser l'Europe ; la pensée postcoloniale et la difference historique
Dipesh Chakrabarty
- Amsterdam
- 6 Novembre 2020
- 9782354802103
L'Europe n'est plus au centre du monde, l'histoire européenne n'incarne plus « l'histoire universelle », mais ses catégories de pensée et ses concepts politiques continuent de régir les sciences sociales, la discipline historique et nos représentations politiques.
Avoir pour projet de provincialiser l'Europe n'équivaut pas à rejeter la pensée européenne, il ne s'agit pas de prôner une « revanche postcoloniale ». Mais la pensée européenne, aussi indispensable soit-elle, est inadéquate pour appréhender l'expérience de la modernité politique dans les nations non occidentales.
Comment s'affranchir de son « historicisme » ? Comment interpréter les faits sociaux sans les contraindre à se conformer au modèle, limité et exclusif, de l'accession progressive de tous, au cours de l'histoire, à une certaine conception de la « modernité » ? L'enjeu est de parvenir à renouveler les sciences sociales, à partir des marges, pour sortir d'une vision qui réduit les nations non européennes à des exemples de manque et d'incomplétude, et penser au contraire la diversité des futurs qui se construisent aujourd'hui.
Ce livre s'y essaie, en décrivant diverses manières d'être dans le monde, qui sont autant d'histoires singulières et fragmentaires, autant de réinterprétations, de traductions et de transformations pratiques des catégories universelles et abstraites de la pensée européenne.
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Géographie de la domination : Capitalisme et production de l'espace
David Harvey
- Amsterdam
- 19 Octobre 2018
- 9782354801809
La logique capitaliste d'accumulation et de prédation bouleverse partout et constamment les équilibres économiques et politiques, la technique et le travail, la production de richesse, les styles de vie et les modes de consommation... David Harvey s'attache à démontrer que le capitalisme est, à quelque échelle qu'on le considère, une entreprise de production de l'espace, un pouvoir de détruire ou de construire, de façonner les lieux, de s'approprier les terres, de reconfigurer le visage des villes, de modifier en profondeur l'urbanisme et l'architecture, de bouleverser les rapports spatio-temporels. C'est dans l'espace que s'ancre le capital, par l'espace qu'il se développe et à travers l'espace qu'il trouve des « solutions spatiales » aux contradictions qui le minent. Mais, contrairement à ce que l'on croit souvent, l'extension mondiale des rapports marchands n'implique pas une homogénéisation : le capitalisme est aussi une « fabrique des différences » qui favorise les singularités culturelles locales.
Cette nouvelle édition d'un ouvrage paru en 2008 contient, outre une nouvelle préface rédigée par la géographe Cécile Gintrac (codirectrice de Villes contestées, 2014), trois textes inédits : un article développant le concept central de la théorie de Harvey, celui de « fix spatial », un autre consacré au renouvellement permanent des formes culturelles et des styles de vie, et enfin, une brillante relecture géographique du Manifeste du parti communiste. -
Archéologies du futur ; le désir nommé utopie et autres sciences-fictions
Fredric Jameson
- Amsterdam
- Les Prairies Ordinaires
- 22 Octobre 2021
- 9782354802189
Depuis la fin des années 1970, l'idée de totalitarisme a agi comme un interdit d'imaginer un avenir collectif désirable. Mais aujourd'hui, le capitalisme mondialisé touche à sa fin, discrédité par les crises environnementale, sociale et sanitaire. Le moment semble venu de faire un retour vers le futur. C'est ce que propose cet ouvrage, à partir de l'utopie et de la science-fiction.
L'utopie est une forme littéraire, inventée par Thomas More en 1517, qui consiste à représenter une sorte d'enclave idéale, de monde séparé du monde. Mais il s'agit aussi, plus profondément, d'une aspiration au changement, d'un élan dont on retrouve la trace dans une multitude de textes ou de situations dépassant de loin le corpus des utopies positives.
Fredric Jameson n'entend pas proposer une utopie nouvelle, mais relancer l'imagination utopique en éprouvant ses possibilités et ses limites. Si l'utopie rompt absolument avec le présent, si elle pose ce qui succède à cette rupture comme étant radicalement différent de ce que nous connaissons, la différence radicale devient impensable. Toutefois elle peut aussi - comme le fait la science-fiction - transformer le présent, faire de lui un passé et se présenter comme un message venu du futur. Elle nous arrache alors au désespoir d'une situation apparemment immuable et nous fait respirer un « air venu d'autres planètes », dont nous avons le plus grand besoin.
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Le livre montre comment cette notion a été (et continue à être) utilisée : d'un côté, les Anglais en Inde et les Français en Afrique qualifiaient de fanatiques irrationnels les indigènes qui avaient le mauvais goût de ne pas vouloir être colonisés. D'un autre côté, les théoriciens de la révolution, ceux de 1793 et de 1917, ont été qualifiés de fanatiques hyperrationnels, de fous furieux qui, au nom d'une raison supérieure, envoyaient les braves gens à la guillotine ou au goulag. Donc, les bons libéraux considèrent toujours que les fanatiques sont ceux qui ne sont pas d'accord avec eux et se conduisent en conséquence.
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A mi-chemin du pamphlet et du texte théorique, cet ouvrage pourfend les dévoiements dont le féminisme a fait l'objet.
Comment le féminisme, jadis pratique utopique et révolutionnaire, a-t-il pu devenir un discours hégémonique parfaitement adapté aux exigences du marché ? Comment ses ennemis d'hier ont-ils pu se l'approprier ? Car aujourd'hui, le féminisme est partout, prétexte à vendre tout et n'importe quoi, des vibromasseurs aux chaussures de luxe en passant bien entendu par soi-même. L'auteure analyse de façon claire, vivante et concise les principaux points d'application d'un féminisme cheval de Troie du néolibéralisme : la consommation, la guerre, le rapport à soi et le marché du travail.
Elle souligne qu'en dépit de leur diversité voire de leurs incohérences, les usages actuels du mot " féminisme " participent d'un processus global de marchandisation : les femmes doivent apprendre à " valoriser leurs atouts ", considérer leur corps comme un ensemble de pièces détachées, devenir des mères idéales sans oublier d'aller se vendre sur le marché du travail ni de maîtriser à la perfection l'art de la sexualité.
Après la femme-objet, voici la femme-marchandise ! Dans notre époque prétendument post-féministe, les femmes se trouvent donc enfermées, sous couvert d'émancipation, dans une nouvelle forme d'essentialisation et de servitude. En s'appuyant sur des exemples tirés du cinéma, de la philosophie, de l'actualité, de la pornographie et des luttes féministes d'hier et d'aujourd'hui, ce livre montre que l'unidimensionnalité n'est pas une fatalité pour les femmes, et que le combat féministe se trouve non pas derrière nous, mais devant nous.
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Conscience du corps
Richard Shusterman
- Éditions de l'éclat
- Tire A Part
- 27 Septembre 2007
- 9782841621477
Ce nouveau livre de Richard Shusterman constitue la première exposition systématique de la «soma-esthétique», nouvelle discipline que l'auteur a commencé à développer depuis une dizaine d'années environ. Mais il ne s'agit pas seulement de défendre une philosophie du corps contre une tradition philosophique occidentale qui a pour l'essentiel rejeté et dénigré ce dernier. Il s'agit au contraire de se loger dans le coeur même de ces philosophies qui, au XXe siècle, ont accordé au corps une place centrale, afin d'en scruter les limites et de définir des stratégies nouvelles pour penser et vivre le corps.
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Le mythe de saint-petersbourg
Ettore Lo Gatto
- Editions de l'Aube
- L'aube Poche
- 24 Octobre 2012
- 9782815906609
Ce livre est un immense travail sur la fondation de Saint-Pétersbourg, la « nouvelle Rome », qui nous introduit à l'extraordinaire imaginaire bâtisseur de cette ville, et à son rôle dans la littérature russe, notamment chez Pouchkine, Dostoïevski, Tourgueniev, Biély, Gogol. Ce livre d'histoire et de culture nous entraine aux origines de la fondation de la ville et au projet religieux et civilisateur qui l'accompagna. Découvrir aujourd'hui Le Mythe de Saint-Pétersbourg c'est atteindre au coeur l'identité orthodoxe et russe. Un ouvrage aussi érudit qu'accessible pour comprendre cette ville fascinante.
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Archéologies du futur ; le désir nommé utopie
Fredric Jameson
- Max Milo
- L'inconnu
- 25 Octobre 2007
- 9782353410200
Un événement éditorial : le marxiste américain le plus renommé, auteur d un essai devenu classique sur le Postmodernisme, est enfin traduit en France. Plusieurs traductions simultanées devraient permettre à cet auteur d arriver sur le devant de la scène en France, avec la même attente dont a bénéficié un Zlajov Zizek ces dernières années. Cet ouvrage majeur se situe à l intersection de la philosophie et de la politique. Son originalité est de traiter un thème qui revient en force chez tous les partis de gauche, l utopie, en prenant au sérieux les visions des grands auteurs de la science-fiction des dernières décennies : Philip K. Dick, Octavia Butler, Michael Swanwick, John Brunner, H.G. Wells, Ursula K. Le Guin ou Samuel R. Delany et William Gibson. Le livre jette un regard original sur les bases de la pensée utopique, de More à Marx, et sa force est d analyser les liens étranges entre l imagination et la politique. Sont éclairantes pour une pensée de l utopie la présence dans les romans de science-fiction de frontières nettes entre le bien et le mal, ainsi que le recours à une forme de magie et à la figure de l Autre (autre être vivant, autre monde).
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Petrocratia, la démocratie à l'âge du pétrole
Timothy Mitchell
- Ere
- Chercheurs D'ere
- 19 Mai 2011
- 9782915453812
Dans l'essai Petrocratia. La démocratie à l'âge du carbone, l'auteur met en relation deux phénomènes majeurs de la modernité : l'évolution de la démocratie politique et la dépendance croissante à l'égard des ressources énergétiques fossiles. Il montre comment les transitions énergétiques successives, d'une énergie essentiellement de biomasse vers des combustibles fossiles comme le charbon à partir de 1800 puis vers le pétrole à partir des années 1930, ont profondément transformé les rapports de force sociaux et politiques.
À partir d'une excellente maîtrise des nombreux travaux menés sur ces questions, il montre par exemple comment les mines et le développement du transport du charbon par barges au XIXe siècle ont conféré aux travailleurs de ces secteurs un rôle majeur dans la revendication des droits et ont contribué à de nombreuses avancées sociales. Il montre surtout que l'organisation technique, économique et politique du secteur pétrolier a modifié la donne au XXe siècle. Mitchell insiste beaucoup sur la plus grande légèreté des produits pétroliers, leur transport transocéanique par bateau qui permet de contourner les blocus. Mitchell souligne à quel point la diplomatie américaine au Moyen-Orient a systématiquement conforté les pouvoirs locaux conservateurs et non-démocratiques. Il propose ainsi une lecture originale de la fameuse malédiction de la rente pétrolière, fréquemment évoquée dans les travaux de sciences politiques. Un autre pan original de son argumentation réside dans l'analyse des causes de la crise du système monétaire de Bretton Woods, largement due selon lui aux importations de pétrole par les Etats-Unis (engendrées par un système de consommation - automobile, etc. - alimenté par le pétrole à bon marché) qui causèrent la fuite des dollars hors du pays. En revanche, le choc pétrolier de 1973 a permis de sauver les producteurs de pétrole américain, alors de plus en plus chassés de leurs concessions moyen-orientales. Les nouveaux prix du pétrole ont en effet rendu rentable l'exploitation des pétroles non-conventionnels de la Mer du Nord ou d'Alaska.
Cet essai à la fois dense et très accessible propose finalement la première synthèse sur l'état de nos démocraties à l'âge du pétrole et montre l'extrême dépendance et vulnérabilité de notre modèle social à l'égard e cette ressource énergétique. Il révèle comment la construction des réseaux de distribution de l'énergie à l'ère du charbon et du pétrole ont façonné le champ des possibles en matière d'expériences politiques. Cette réflexion ambitieuse, à la fois historique et politique, offre des perspectives riches et originales pour penser la politique à l'ère des menaces climatiques globales.
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Penser avec la science-fiction Tome 2
Fredric Jameson
- Max Milo
- L'inconnu
- 23 Octobre 2008
- 9782353410354
Un événement éditorial : le marxiste américain le plus renommé, auteur d'un essai devenu classique sur le Postmodernisme, est enfin traduit en France. Plusieurs traductions simultanées ont en octobre permis à cet auteur d'arriver sur le devant de la scène en France, avec de longs articles élogieux dans la presse. Cet ouvrage majeur se situe à l'intersection de la philosophie et de la politique. Son originalité est de traiter un thème qui revient en force chez tous les partis de gauche, l'utopie, en prenant au sérieux les visions des grands auteurs de la science-fiction des dernières décennies. Ce volume 2 réunit des articles majeurs construits à partir des auteurs suivants : Brian Aldiss, Ursula Le Guin, Vonda McIntyre, Van Vogt, Philip K. Dick, Kim Stanley. Le cyberpunk y est analysé en rapport à la mondialisation, et un essai original sur l'utopie romanesque de Fourrier entame la réflexion.