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«En élevant des poules, des lapins, des abeilles, j'espérais tirer ma subsistance, lutter, vaincre la nature, faire pousser des légumes, loin des patrons, des chantiers, des bourgeois, vivre libre, dans une heureuse pauvreté. J'avais trente ans, des illusions, il en fallait pour ma tentative. Mon capital d'entreprise se limitait à trois mois de vivres, le temps d'atteindre à la récolte des pommes de terre et d'un carré de haricots verts. Pionnier d'un foyer futur, je vivais momentanément seul.» Dès la fin des années 1920, Georges Navel vit d'une saison à l'autre dans l'arrière-pays provençal. Il habite, tantôt seul, tantôt entouré d'amis, une maison abandonnée entre vignes et forêt. Tout ne va pas sans heurt. Il y a des moments d'affrontement ou de désespoir. Mais dans ces pages à la poésie merveilleuse, extraites de Chacun son royaume, nous voyons «cette patiente recherche du bonheur» s'accomplir tel un «travail de héros grec», les «Travaux et les Jours d'un Hésiode syndicaliste», selon les mots de Jean Giono.
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Les carnets du promeneur
François Olislaeger
- Gallimard
- Le Sentiment Géographique
- 21 Novembre 2024
- 9782073064356
Je suis revenu au Domaine de Kerguéhennec à chaque saison, pour y promener mon regard, carnet de dessin en main. Et me poser quelques questions : comment changer de point de vue ? Qu'est-ce qu'une saison ? Combien y a-t-il de couleurs dans le paysage ? Vous tenez entre les mains un livre de mini gymnastiques intellectuelles pour rester alerte à l'égard du vivant. F. O. Dans ces carnets dessinés au fil des saisons, François Olislaeger interroge notre rapport à la nature de façon légère et sensible. Il joue à devenir goutte d'eau suspendue à un rameau, caillou, hérisson, racines et feuillages. Les dessins, accompagnés de brèves légendes, se succèdent comme on donne libre cours à sa pensée en promenade et suggèrent une réflexion tout en finesse sur le temps qui passe. Entre pleine conscience et farniente, le rêveur découvre le lieu comme un miroir de lui-même.
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Highlands a été écrit en mouvement. Celui des trains de nuit et des autocars qui m'emportaient là-haut vers le nord de l'Écosse, puis celui des longues marches sur le sol souple de la lande, et enfin ce déplacement d'un autre type, plus intérieur, qui faisait revivre mon enfance à mesure que je m'approchais d'un certain lac sans nom. De retour de mes vagabondages par les herbages et les tourbières, c'est le calme de mon atelier que je retrouvais, sa chaleur, sa musique, sa profondeur. Une caverne aux rideaux tirés où, dès que je fermais les yeux, je repartais vers une lande qu'il ne me restait qu'à peindre. Ce livre est le fruit d'un double travail d'écriture et de peinture proposant non pas un texte classiquement illustré, mais la rencontre entre deux univers créatifs distincts - celui du peintre et celui de l'écrivain qui se rejoignent pour raconter chacun leur version d'une même histoire. J. M.-M.
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Un ciel de pierres : voyage en atacama
Matthieu Gounelle
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 10 Février 2022
- 9782072961946
Tout dans l'Atacama tend à disparaître. L'horizon d'abord, et les ombres qu'on aperçoit à peine. Les météorites que nous enlevons à la Terre. Les Changos, exterminés sans lutter, brisés par la variole et le catholicisme, les mines et l'alcoolisme. Et puis les opposants à la dictature de Pinochet dont les os fragmentés, bien qu'invisibles, se dressent à l'horizon comme des pierres sacrées, livides et n'oubliant rien.Quant à savoir pourquoi ces histoires de disparus me touchent tant, moi dont la famille n'a rien à voir avec l'Amérique latine ni avec le militantisme politique, je ne sais pas tout à fait. Sinon que quelqu'un manque. Et que cette personne qui manque c'est elle que je cherche, en même temps que les météorites.M. G.
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Du Fuji à l'Athos : par l'Amérique
Olivier Germain-thomas
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 13 Octobre 2022
- 9782072982705
Arpenter Hollywood Boulevard, descendre dans des canyons, se faire arrêter par la police lors d'une danse en Arizona, traverser villes, villages, déserts, montagnes, célébrer l'amitié, frôler une violoniste, affronter une tempête sur un cargo au milieu de l'Atlantique...Du Fuji à l'Athos entraîne le lecteur d'un mont sacré à un autre, du Japon à la Grèce à travers les États-Unis à l'écoute des Amérindiens dont le dernier souffle enseigne encore une spiritualité liée à la nature.Ce long itinéraire par voies maritimes et terrestres suit la «philosophie par les pieds» qui sollicite le corps, le coeur et l'étonnement d'être. L'imagination, des touches de lyrisme et d'humour complètent cet élan vers les multiples facettes de la vie.Avec ce nouveau récit, Olivier Germain-Thomas poursuit son tour du monde. Où l'on voit combien les voyages qui respectent les distances rendent vivant un temps sorti de la cage de l'utile.
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Trois fois au bout du monde ; Népal, Costa rica, Chine
Catherine Cusset
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 4 Juin 2020
- 9782072895340
J'ai toujours été une plante d'appartement, une petite nature, une trouillarde. C'est par hasard que je me suis retrouvée à boire le thé avec Julie et que je lui ai dit : «Génial, ton trek au Népal ! Voilà quelque chose que je ne pourrais jamais faire, moi qui n'arrive pas à marcher avec un sac à dos !» Julie m'a répondu : «Justement au Népal il y a des porteurs !» Et voilà : un mois et demi plus tard, nous y sommes. » Catherine Cusset nous raconte trois voyages : un trek au Népal avec son mari et sa fille adolescente ; un séjour cauchemardesque dans un paradis tropical ; une escale dans le futur quand l'auteure est invitée en Chine. Ces voyages sont reliés par un fil invisible-celui qui fait qu'on part loin, pour retrouver ce qui est proche.
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Le vol du paon mène à Lhassa
Elodie Bernard
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 23 Avril 2010
- 9782070124954
Peu de temps après les émeutes de 2008 à Lhassa, alors que la planète regarde vers les Jeux olympiques de Pékin, la situation dans l'Ouest chinois est verrouillée. Hors d'un groupe organisé, le séjour pour de simples voyageurs en République autonome du Tibet n'y est plus toléré. Sont nécessaires un guide, un chauffeur et un permis sur lequel sera retranscrit l'exact tracé des chemins empruntés au cours du périple, de manière à contrôler toutes les informations qui sortent du Tibet. Élodie Bernard, alors âgée de 24 ans, a choisi de pénétrer seule et sans autorisation sur le Toit du Monde, pour s'immerger dans la société tibétaine, observer la vie quotidienne dans les villes et les campagnes, assembler des témoignages de l'intérieur sur la répression en cours. En se déplaçant au gré des rencontres, sans itinéraire prédéterminé, elle a interrogé des dizaines de personnes qui, attachées à leur terre, ne souhaitent pas fuir en exil et s'efforcent de continuer de vivre selon leur culture et leurs coutumes. En partageant gîte et couvert, ces gens lui livrent leur vision de la vie et le sens de leur combat quotidien.
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L'Iran à fleur de peau
Elodie Bernard
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 11 Février 2021
- 9782072898587
C'est presque par hasard qu'Élodie Bernard se rend en Iran, pour la première fois en 2005, accompagnant dans sa famille une camarade iranienne de la Sorbonne. Elle est alors étudiante en relations internationales. C'est ensuite par amour et fascination pour ce pays qu'elle y retourne, à titre personnel d'abord, puis pour travailler à La Revue de Téhéran.
À travers ces fragments de récits, nous parcourons le pays et nous familiarisons avec lui en même temps que l'auteure. Élodie Bernard décrit les événements politiques iraniens de cette décennie, son récit permettant avant tout d'approcher la vie quotidienne de la population - dans la capitale et dans certaines grandes villes (Kashan, Ispahan, etc.) -, de partager les émotions nées de cette période charnière.
Elle dévoile ses craintes : être une Française en Iran au milieu d'un maillage de coutumes et de règles strictes, dans un pays en pleine effervescence politique. Elle s'émerveille de l'accueil que lui réservent les familles qu'elle côtoie et de l'émancipation de la jeunesse iranienne.
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«Voir s'approcher le grand cargo est délicieux. Le taximan me dépose aux pieds du colosse avec sourire et souhait de bonne traversée. L'absurdité me saisit crûment. Je suis dans ce port du bout du monde déjà pris par la nuit d'hiver, dans le froid du mauvais temps, face à face avec ma dinguerie, enfin palpable et somme toute assez massive... ça existe, c'est là sur un quai, un grand morceau de fer flottant, à ne plus demander qu'à être rencontré, découvert, appris.» Seule femme à bord, une jeune voyageuse passe une semaine sur un cargo entre Le Havre et l'île de Malte. Elle observe les hommes de l'équipage:il y a le capitaine, exemple d'une virilité traditionnelle, un élève officier séduisant mais qui souffre du mal de mer, un ingénieur charismatique qui s'occupe de la bonne marche des machines, enfin des Philippins soumis à des tâches plus obscures, avec qui elle engage des parties de baby-foot...
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Ville, j'écoute ton coeur
Alberto Savinio
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 9 Février 2012
- 9782070133475
La ville de Milan, son histoire, ses monuments, ses musées, ses places, ses habitants, célèbres ou inconnus, sont ici les prétextes choisis par Savinio pour illustrer ces lignes du préambule qui ont valeur de manifeste : " Dans l'ambition de faire "une oeuvre", il y a encore de la puérilité.
Une fois cette puérilité comprise et dépassée, on n'écrit de livres, si on a encore envie d'écrire, qu'en forme de longue et tranquille conversation. " Songeur et précis, Savinio porte ici à son point extrême de perfection cet art de la digression qui le caractérise, et qui n'est possible que lorsqu'on possède, comme lui, une mémoire amoureuse et attentive à renouveler, à la moindre occasion, quelque pensée impérissable, une sentence ou un bonheur oublié.
A établir aussi les affinités reliant les oeuvres et les coutumes des hommes, et à souligner, à travers les siècles, les variantes de l'Esprit. Aussi, dans sa promenade milanaise, à chaque coin de rue, à la vue d'une façade ou d'une statue, sa vaste culture - nourrie surtout d'Héraclite, de Platon, de Lucien de Samosate, de Voltaire, de Beethoven, de Stendhal, d'Achim von Arnim, de Nietzsche - s'éveille, créant tout un réseau d'échos autour de chaque sujet et de chaque thème.
Et, touche après touche, la ville - contemplée pour la première fois dans son intégralité, juste avant les bombardements de 1943 - surgit à chaque page pour s'effacer aussitôt ; car, si l'auteur parle de son architecture, c'est toute l'architecture italienne qu'il passe en revue, et, s'il commente les tableaux de ses musées, c'est toute la peintre qui défile, tels Cimabue et Giotto qu'il analyse par rapport au cubisme et à Paul Klee.
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«À Tokyo, je ne reconnais rien, aucune image, aucune description, aucun signe du connu. Je n'y retrouve aucun plan d'aucun film, aucun mot d'aucun texte. Je n'ai rien lu, je n'ai rien vu. Les images des autres mondes, européens, américains, s'imposent d'elles-mêmes, elles nous sont imposées tout le temps et partout. Celles-ci nécessitent un travail, une recherche. Je n'ai pas cherché, je n'ai pas travaillé. Et je ne retrouve rien, je ne trouve pas, je perds tous repères, et j'ai tout à bâtir».
La voix de Pierre Notte est multiple, en pleine métamorphose. Elle parle, tant elle redoute qu'on ne l'occulte. Cest sa façon d'exister, sa manière de dire «Je suis là», de faire partir la peur. Dans ce Japon déroutant où tout existe et son contraire, écoutons la ville et la voix assourdir ou se taire.
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Je ne sais rien de la Corée
Arthur Dreyfus
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 12 Octobre 2017
- 9782072718823
«De la Corée, comme tout un chacun, je ne connaissais que des lieux communs:Gangnam Style, la menace du Nord et le miracle technologique du Sud. Mon ignorance traduisait une histoire - celle d'une contrée minuscule cernée par trois empires, souvent confinée, à dessein, pour sauvegarder son identité. Alors, depuis Paris, j'ai commencé à enquêter:la Corée était dépeinte comme un pays fermé, les Coréens passaient tantôt pour les Suisses de l'Asie (protestants et ennuyeux), tantôt pour les Italiens de l'Orient (fêtards et délurés). La seule manière de trancher était de partir. Lors d'un dîner, à mon retour, quelqu'un a lancé:Ce pays, c'est un pur mélange de Japon et de Chine. Il existe une identité coréenne. Mais je serais bien incapable de la définir. De mon côté, fort de multiples rencontres, des hommes d'affaires aux fonctionnaires, des étudiants français à Séoul aux étudiants coréens à Paris, des vedettes de K-pop aux poètes ancestraux, en passant par Fleur Pellerin et quelques expatriés de longue date, je me sentais prêt à la définir, cette identité. Et même à l'écrire.» Arthur Dreyfus.
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De l'amour et de la mer
Véronique Bruez
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 8 Avril 2021
- 9782072893247
De Patmos aux Pouilles, de Naples à Jérusalem, de Chypre aux Cyclades, la Méditerranée, avec sa gaieté, son panache, dissipe les rigueurs du Nord et l'hiver des coeurs. Refuge solaire, elle nous console et nous revigore. On rencontre lors de ce vagabondage - départs à l'aube sur des ports grecs ou road trip au crépuscule sur la route de l'encens, dimanches paresseux - Visconti et ses hortensias bleus, un buveur préhistorique de vino erotiko, Jackie O. et Épicure, un alligator empaillé, des popes à mobylette, Rachmaninov dans un bar de plage, une icône qui sue, un arbre de la paresse, un colibri nommé Baruch, monsieur Michel au galant de nuit, Oussama le boucher de Beit Jala, les Éthiopiens sur le toit du Saint-Sépulcre, les chevaliers de Rhodes, un prince sicilien, des ours roses, une fontaine amoureuse...
Errante rêveuse en quête de liberté, Véronique Bruez nous entraîne dans son sillage au parfum de bonheur.
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«Je ne sais pas si je suis un provincial ou un Parisien. Je suis né par hasard en Normandie. Pau et le Béarn où j'ai passé mon enfance et mon adolescence m'ont inspiré une bonne partie de mes livres. Mais ma ville, c'est Paris. J'ai l'impression que les vrais Parisiens sont ceux qui sont nés ailleurs et pour qui vivre à Paris est une conquête. Il me suffit de passer sur un pont de la Seine, et je m'émerveille. Des ciels incomparables! Ce n'est pas un rêve, je suis à Paris!» Roger Grenier.
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éducation tropicale
Thibault Lefeuvre
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 15 Février 2018
- 9782072751882
Tel un jeune Nathanaël, le narrateur, trop plein de culture livresque, décide de parcourir le monde. Pour cela, il s'engage à bord d'un vaisseau en partance pour la Corne de l'Afrique. Il y vit une vie de meute, une vie de soldat, avec son respect intangible de la hiérarchie et ses moments de respiration, de débordements nécessaires : escales carnavalesques où l'on boit en une après-midi l'équivalent du revenu annuel d'un autochtone, où l'on paye des filles que, chez soi, on aurait voulu arracher au trottoir, où l'on est autre parce qu'on est ailleurs.Le narrateur se confie à ses carnets, hésite à succomber aux mirages de l'orientalisme et ne découvre que saleté et misère. Face au vaisseau français, un esquif de pirates somaliens est le contrepoint qui donne à voir d'autres vies que celles des jeunes gens bien éduqués d'Europe. Avec une certaine ironie, le narrateur s'interroge et se confronte aux réalités qui se trouvent derrière les appellations romantiques qui ont bercé ses rêveries d'enfant. Sera-t-il changé par ce lointain voyage, devenu l'occasion d'un voyage intérieur ?
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Eesti ; notes sur l'Estonie
Richard Millet
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 29 Septembre 2011
- 9782070135530
« L'Estonie est un petit pays du nord de l'Europe. Voilà pour l'ignorance générale, dont la mienne, il y a peu. Au mieux mettais-je l'Estonie dans le sac balte, à peine détaché du grand corps soviétique, les trois noms d'Estonie, de Lettonie, de Lituanie composant un poème perdu que seule la rime fait tenir ensemble, et encore est-ce dans un désordre qu'accroissent les anciens noms de ces provinces de la Ligue hanséatique : la Livonie, la Courlande, l'Ostrobothnie, et même la Poméranie, dont la beauté étend ces régions aux frontières du songe, sachant que l'incertitude frontalière, voire l'inexistence, fut longtemps le lots des pays dits baltes. Je m'en remets à l'absence de clichés, à la pure altérité de l'inconnu, celui-ci se donnât-il l'apparence d'une femme ». À la manière de Michaux dans Un barbare en Asie, Richard Millet nous convie à ce périple à travers « l'Eesti » (l'Estonie, en langue estonienne), en réalité un récit de voyage intérieur et géographique, qui mêle les notations sensorielles à propos des villes telles que Tallin ou encore Tartu, des campagnes peuplées de bouleaux et de sapins aux rencontres nombreuses avec des écrivains et des musiciens locaux. Le ton est souvent ironique et le propos salubre. La méditation esthétique et politique au sens large, à défaut de devenir estonien, offre à l'auteur un miroir à sa lassitude d'être français.
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Manger le vent à Borobudur
Olivier Germain-thomas
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 14 Mars 2013
- 9782070138357
Il s'agit de la découverte de l'Indonésie, si peu connue en France, à travers plusieurs lieux. Le voyage débute au coeur de Java, où se dresse le plus grand sanctuaire bouddhique du monde :
Borobudur. Ses neuf étages contiennent des énigmes. Peut-on les éclairer ?
Mais si le texte aborde, par touches, les aspects culturels, le récit raconte avant tout un voyage accompli avec un regard toujours curieux. Voici l'ascension d'un volcan, l'ancienne capitale de Java, la jungle, un rituel chamanique à Bali, Bandung, Jakarta. Les étapes sont l'occasion de rencontres comme celles avec un moine bouddhiste, un traditionnaliste musulman, un savant déjanté ou une prostituée qui demande de l'aide.
Dans ce récit mené avec fantaisie, les réflexions sur le monde d'aujourd'hui alternent avec le lyrisme et l'humour. Pour Olivier Germain-Thomas, l'écriture du voyage est le creuset où les différents genres se rencontrent pour exprimer les multiples aspects de la vie.
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Nager sur la frontière
Antonin Potoski
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 31 Octobre 2013
- 9782070142262
Le pays de Cardamome : des boues du Bangladesh aux collines de l'Inde orientale, cette région étourdissante d'industrie et de mouvement fait face à l'immensité silencieuse du pays Or et Kaki, le Myanmar. En 2012, l'Arakan, le territoire tampon entre ces deux mondes, s'est enflammé ; des milices bouddhistes ont incendié des milliers d'habitations de musulmans pour les forcer à l'exil.
Familier des deux camps, l'auteur voyage avec des apatrides arakanais. À leur progression dans les zones tribales se superpose le parcours intérieur de l'écrivain voyageur : en créant des correspondances avec le territoire sahélien qu'il a quitté, en interrogeant la solitude et les désirs de son enfance lorraine, Antonin Potoski livre, sur d'étranges journées d'amitié dans les jungles frontalières, un témoignage d'une grande tendresse.
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Petit livre des migrations
Pedro Kadivar
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 26 Février 2015
- 9782070147540
"Il te faut reconnaître l'homme archaïque en toi. Il arpente la terre et s'étonne de ses paysages, il est le premier animal à se laisser troubler par le ciel embrasé des aurores, à sentir la pluie fine sur sa peau et se dire qu'il tombe sur lui un don du ciel peut-être, à voir la foudre et en devenir fou. Il est le premier animal à éprouver la beauté du monde et la démesure de la vie qui est en lui sans les nommer encore. Il déambule et cherche un toit, découvreur du feu et explorateur de l'ombre.
Il te faut reconnaître l'homme archaïque en toi, t'abandonner à son errance, cet appel sans voix à l'étonnement et au voyage. Il est l'enfance perpétuelle de tout homme."
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Des rivages brûlants du Bénarès jusqu'aux sources du Gange, des océans humains jusqu'aux solitudes de l'Himalaya, ouvrez un oeil neuf, toujours émerveillé, sur l'Inde, sur le monde et sur vous.
Prenez mon Inde entre vos mains, et si vos doigts la parcourent, si votre peau frémissante, vos lèvres, la désirent encore, nous aurons partagé cette chaleur, ces cris, ces sourires sur le chemin.
Vivre comme une flamme est la seule manière qui soit.
A. G.
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Sultanat d'Oman, Myanmar, Éthiopie, Bangladesh, Japon. Miliciens nilotiques nus et scarifiés, pluies ininterrompues, côtes en boue qui se disloquent, flashes des auréoles bouddhiques électroniques, avions de chasse bengalis, MP3 des hauts plateaux, zébus des Peuls, cabanes dans les palais de La Havane, silences ouatés du Sultanat, complicités pakistanaises, villes frontalières du Somaliland aux couleurs de dessins animés, collines d'Arakan, paillettes sur des bras sombres, fièvres de dengue : Cités en abîme décrit le voyage des années 2010. Réaction à la supériorité humanitaire, questionnement des dominations culturelles bienfaitrices, le récit d'Antonin Potoski, ressenti à travers le corps, crée des appels d'air entre des situations éloignées, des passages secrets sous les continents.
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Le voyage d'Allemagne
Philippe Barthelet, Eric Heitz
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 23 Avril 2010
- 9782070129201
Ce livre nous invite à un voyage en Allemagne aux confins de la Forêt-Noire, jusqu'au lac de Constance. Le coeur du récit est le village de Wilflingen, où réside Ernst Jünger. Les deux auteurs relatent les moments passés en sa compagnie et celle de son épouse, dans un climat de simplicité amicale, évoquant la vie quotidienne et les questions littéraires : une façon toute personnelle d'approcher l'oeuvre de l'auteur de Sur les falaises de marbre.
En contrepoint, des conversations avec des tiers, écrivains pour la plupart, amis de Jünger ou fascinés par lui : Julien Gracq, Henri Thomas, Jules Roy, Stephen Spender et même François Mitterrand.
Par association, apparaissent d'autres figures majeures de la littérature germanique : Novalis, Wieland, Annette von Droste-Hülshoff, Heine, Hölderlin surtout, jusqu'au poète Friedrich Georg Jünger, le frère d'Ernst, ou Heidegger. La tradition ru romantisme allemand contenait pour chaque artiste le rituel du voyage. Ce texte mouvant construit son univers esthétique en explorant des oeuvres et des lieux chargés de mémoire.
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La martre et le léopard ; carnets d'un voyage en Croatie
Jean-Marie Laclavetine
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 23 Avril 2010
- 9782070129218
«On vous dit : la Croatie, bien sûr les archipels de rêve, les crépuscules enchanteurs, bien sûr les murailles de Dubrovnik, l'air qui tremble sur les plages blanches, les îles en suspens dans l'eau turquoise... Pourtant ce n'est pas vers ce pays que je suis allé. Je voulais flâner dans des campagnes grises méconnues des touristes, me perdre dans des banlieues, me laisser surprendre au virage, connaître un peu l'envers de ce pays qui depuis trois millénaires conjugue les bonheurs de la géographie avec les malheurs de l'histoire. Et puis surtout rencontrer des personnes vivantes, les regarder bouger et vivre, observer leurs façons de sourire ou de se taire, revoir aussi quelques amis croates connus lors de mes voyages en Bosnie. Ce sont leurs voix, recueillies au fil de la promenade, sarcastiques ou mélancoliques, pleines d'un amour fatigué pour cette terre, que je veux faire entendre.» Jean-Marie Laclavetine.
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Les anges de Millesgarden ; récit d'un voyage en Suède
Alexandre Najjar
- Gallimard
- Le Sentiment Geographique
- 3 Octobre 2013
- 9782070142231
Fruit d'un voyage à Stockholm et à Göteborg, ce récit nous livre les premières impressions d'un écrivain libanais parachuté dans un monde situé aux antipodes du sien. Avec érudition et humour, l'auteur nous décrit la Suède dans tous ses états, nous parle des Suédois et de leurs coutumes surprenantes, et met en exergue les différences qui séparent le Liban et la France de cette planète étrange. Plus d'une fois, le narrateur rencontre des anges. Comment s'en étonner dans un pays considéré comme un paradis?