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alban bensa
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La fin de l'exotisme ; essais d'anthropologie critique
Alban Bensa
- Anacharsis
- Griffe Famagouste
- 18 Octobre 2016
- 9791092011401
Les essais rassemblés dans cet ouvrage balisent et condensent une vingtaine d'années d'enquêtes ethnologiques, de réflexions et de lectures au cours desquelles Alban Bensa, spécialiste du monde kanak, propose une approche novatrice de la différence qui le conduit à concevoir véritablement, loin de la fossilisation des cultures, la fin de l'exotisme d'antan.
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La raison graphique la domestication de la pensée sauvage
Jack Goody
- Éditions de Minuit
- Le Sens Commun
- 1 Janvier 1979
- 9782707302403
À partir de recherches entreprises « sur le terrain » pour comprendre le fonctionnement de sociétés du Nord du Ghana, le professeur Jack Goody qui enseigne actuellement l'anthropologie sociale à l'université de Cambridge, se demande si l'on peut parler d'une spécificité de la pensée écrite.
À l'encontre de la tradition qui considère généralement la parole comme le lieu de la vérité, Jack Goody se demande comment la linguistique - la science du langage parlé - peut exister sans l'écriture, étant entendu qu'écrire ce n'est pas seulement noter la parole mais aussi en découper et en abstraire les éléments. Reprenant ainsi les analyses de Jacques Dérida dans De la grammatologie, l'auteur montre que la langue parlée est déjà une écriture dans la mesure où elle nécessite un ton, une ponctuation - ce qui le conduit à soutenir que la parole dans son contenu comme dans son statut marque toujours des références multiples à l'écrit.
Il étudie ensuite, à partir d'exemples empruntés à Durkheim et à Mauss, mais aussi à Griaule et à Needham, les transformations que l'on fait subir à la parole et plus généralement à toute information par la transcription écrite sous la forme de tableau de correspondances entre parties du monde, parties du corps etc., ce qui a conduit toute une tradition ethnologique, dont le mouvement structuraliste et notamment Lévi-Strauss, à supposer que la pensée sauvage obéit à des contraintes logiques qui sont en fait, en grande partie, le produit de techniques de transmission et de transcription de la pensée.
Prendre conscience que le savoir écrit des sociétés sans écriture, cela ne va pas de soi, c'est ce que montre Jack Goody : parce qu'ils se posent peu la question, les ethnologues, pour connaître la pensée sauvage, commencent souvent par la domestiquer.
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La chasse au pouvoir ; chronique politique d'un village de France
Marie Desmartis
- Anacharsis
- Les Ethnographiques
- 23 Février 2012
- 9782914777865
Olignac est un petit village français comme il y en a tant, avec sa jolie mairie et ses lieux publics, dont l'habitat de maisons dispersées est caractéristique des villages landais.
Mais au début des années 1980, Olignac défraie la chronique : la tension est montée entre les villageois, à tel point que le village se compose une solide réputation de Far West landais, où à la nuit la peur s'installe dans les rues désertes, tandis que des palombières brûlent et que retentissent parfois des coups de feu... Cette situation pour le moins tendue à Olignac a été relayée par la presse locale, qui en a fait ses choux gras, et le village est plus ou moins retombé dans le calme, sans pourtant que l'on se soit donné la peine de véritablement comprendre.
Mais Marie Desmartis, au début des années 2000 est venue enquêter sur un regain de tensions, qui toutes naissaient autour des enjeux des élections municipales. C'est ainsi qu'elle nous emmène dans une plongée au coeur du politique - et de sa violence - dans un village de France. A travers son enquête, ce sont les pratiques les plus ordinaires dans notre pays qui sont mises à nu, depuis la nécessité de distinguer sommairement des "clans" (ici c'est le clan dit des "Chasseurs" qui ferait régner la terreur), jusqu'au personnalités charismatiques ou stratégiquement habiles (en la personne ici de la maire Mme Fortier).
Et en somme, l'enquête de Marie Desmartis comporte bel et bien une dimension totale, autrement nommée anthropologique : son travail d'ethnographe, par la minutie des descriptions, la qualité de son écriture, par la restitution de ses aléas, s'il est ancré dans le contexte précis d'un village landais (tous les noms de lieux ou de personnes ont été changés dans ce livre), renvoi de stupéfiante façon à ce que l'on peut comprendre à la mise en oeuvre du jeu politique dans les sociétés humaines
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Terrains d'écrivains
Alban Bensa, François Pouillon
- Anacharsis
- Essais Anthropologie
- 13 Novembre 2012
- 9782914777773
Conrad et Stevenson nous en apprennent-ils moins sur les tropiques que Malinowski, et Chateaubriand ou Proust que Lévi-Strauss sur l'homme en société ? Pourquoi les écrivains (les grands) disent-ils mieux le monde que les anthropologues patentés ?
Dans ce livre impertinent, douze spécialistes de l'enquête en science sociale se plongent dans les expériences vécues où s'enracinent quelques grands textes littéraires : Montaigne, Lamartine, Pouchkine, George Sand, Nerval, Flaubert, Rimbaud, Kipling, Virginia Woolf, Céline, Montherlant, Camus sont ici successivement sollicités.
Si l'ethnographe n'existe que par l'enquête de terrain, les écrivains s'y astreignent tout autant. Leur matériau collecté et son élaboration jusqu'à la fiction est ici épluché de près. Avertissement cuisant : cette archéologie met au jour une relation tangible aux mondes arpentés. Une dimension sociale et humaine que la prose anthropologique escamote trop souvent sous les conventions narratives et conceptuelles. Salubre retour au terrain en ces temps de tout textuel.
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Ataï, un chef kanak au musée ; histoires d'un héritage colonial
Christelle Patin
- Mnhn
- Archives
- 25 Octobre 2019
- 9782856538869
Originaire de la région de la Foa en Nouvelle-Calédonie, le chef Ataï, personnage emblématique de l'insurrection kanak de 1878, fut tué lors des opérations de «?pacification?» de l'île. Sa tête et une main furent livrées par des auxiliaires kanak à l'armée française puis envoyées dans les collections d'une société savante, la Société d'Anthropologie de Paris. Débute alors, au sein du musée, la seconde vie d'Ataï marquée par une «?transmutation?» du trophée martial en spécimen scientifique. Sa dépouille sera rendue à ses descendants en 2014.
Tantôt figure du «?sauvage?» beau et anthropophage, ou du chef tacticien et insoumis, tantôt figure du révolutionnaire libérateur d'un peuple assujetti ou du pacificateur d'une colonie de peuplements, les interprétations passées et actuelles du Kanak Ataï offrent de multiples visages à explorer. Elles sont aussi indissociables de l'histoire plus générale des collections anthropologiques constituées de restes humains, héritage complexe aujourd'hui sensible.
Les chapitres de ce livre offrent des clés de lecture permettant d'appréhender les différents modes d'appropriation des éléments de corps humain du chef Ataï lors de leur parcours patrimonial, les logiques et les enjeux sous-jacents. À partir de l'analyse de nombreuses archives inexplorées, d'entretiens avec les scientifiques-conservateurs, l'auteur s'attache à reconstituer chacune des étapes de la patrimonialisation du chef kanak par la communauté des anthropologues -?prélèvement du corps ou parties en 1878, transport, catégorisation, transformation, étude scientifique, exposition puis restitution en 2014?- afin d'en cerner l'évolution des mécanismes, intérêts personnels, enjeux collectifs et spécificités. L'analyse se veut aussi comparative, confrontant tour à tour les pratiques de la Société d'Anthropologie de Paris à celles du Muséum national d'Histoire naturelle ainsi que les destinées de spécimens collectés en Nouvelle-Calédonie en cette fin de xixe siècle.
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En pays Kanak : Ethnologie, linguistique, archéologie, histoire de la Nouvelle-Calédonie
Isabelle Leblic, Alban Bensa
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Février 2000
- 9782735108640
En se situant toujours au plus près des gens, de leurs paroles et de leurs actions, ces seize textes précis et respectueux des variations régionales entendent rompre avec les considérations générales et globales qui escamotent le plus souvent le "grain" si particulier de la culture kanak. En retour, loin de tout exotisme et de tout passéisme, ce livre propose des outils d'investigation et d'analyse novateurs, pour aborder l'une des civilisations les plus originales et les plus toniques que la France ait eues à connaître.Contributions de Alban Bensa, Jacques Bole, Dominique Bretteville, Isabelle Bril, Dorothée Dussy, Christine Hamelin, Charles Illouz, Isabelle Leblic, Marie Lepoutre, Isabelle Merle, Michel Naepels, André Ouetcho, Françoise Ozanne-Rivierre, Marie Pineau-Salaün, Christine Salomon, Christophe Sand, Marie-Hélène Teulières-Preston, Eric Soriano.
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Après Lévi-Strauss, pour une anthropologie à taille humaine
Alban Bensa
- Textuel
- Conversations Pour Demain
- 25 Septembre 2010
- 9782845973909
L'anthropologie a été durablement marquée par la figure tutélaire de Claude Lévi-Strauss.
Mais sa puissance intellectuelle et son autorité académique ont occulté une autre anthropologie, davantage appliquée à comprendre la réalité des comportements humains, leurs stratégies, leurs fragilités, leur ténacité, leur rage aussi. Contre le primat donné aux approches culturalistes et identitaires, il est temps de revenir à une anthropologie à taille humaine, soucieuse de comprendre l'autre et non de l'étiqueter.
Soucieuse des individus plutôt que des constructions abstraites et englobantes, qui leur dénient lucidité et liberté.
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l'anthropologie se laisse souvent bercer par le rêve exotique.
en projetant ses présupposés théoriques sur un autre fantasmé, elle procède à une magnifique fossilisation du temps, de la parole, des cultures et finalement des personnes. dans cette série d'essais, remaniés et rassemblés pour la première fois, alban bensa interroge ces dérives qui ont pu conduire l'anthropologie à se détourner des réalités sociales pour construire des mondes improbables et fortifier l'utopie primitiviste.
ses critiques très étayées, acerbes ou amusées, prennent source diversement dans son expérience d'enquêtes de terrain en nouvelle-calédonie, son engagement politique en faveur des indépendantistes kanak, son travail avec l'architecte renzo piano ou ses réflexions sur la muséographie, l'écriture ethnologique et, fil rouge de ce livre, sur la dimension nécessairement historique des rapports
sociaux.
il propose ainsi une approche novatrice de la différence, qui décale la notion d'altérité et lie la fin de l'exotisme et de ses drôles de tropiques au retour de l'anthropologie vers le réel.
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Les politiques de l'enquête : épreuves ethnographiques
Alban Bensa, Didier Fassin
- La découverte
- 4 Décembre 2008
- 9782707156563
Comment le genre de l'enquêteur, ses préjugés, ses émotions, ses engagements influent-ils sur la compréhension des sociétés ou des mondes sociaux qu'il étudie ?
S'il fut jamais un temps où l'ethnographie allait de soi, tel n'est certainement plus le cas aujourd'hui. C'est de cette illusion perdue qu'est née l'idée de ce livre. Non pour regretter une époque qui a surtout existé dans l'imaginaire des anthropologues ni pour ébaucher une chronique de la mort plusieurs fois annoncée de l'anthropologie. Plutôt pour en saisir les enseignements épistémologiques, éthiques et surtout politiques. Et, peut-être aussi, pour s'en réjouir. Car au fond, qui pourrait douter que ce qui constitue le socle de l'enquête mais aussi de l'expérience ethnographiques, à savoir l'immersion dans une altérité volontiers lointaine et souvent exotique, est éminemment problématique ?
Fruit d'une réflexion collective conduite à partir de recherches empiriques menées sur trois continents, dans des lieux aussi variés que peuvent l'être un quartier vénitien et un village néocalédonien, un cabinet de psychanalyste et une brigade des moeurs, une zone aéroportuaire d'attente pour des étrangers et un meeting politique de partisans xénophobes, l'ouvrage explore des questions qui se posent de plus en plus aux chercheurs. Comment le genre de l'enquêteur, ses préjugés, ses émotions, ses engagements influent-ils sur la compréhension que l'on peut avoir des sociétés ou des mondes sociaux que l'on étudie ? Comment les attentes, les exigences, les contestations de celles et ceux qui font l'objet de ces enquêtes informent-elles ou, même, transforment-elles le savoir anthropologique et sociologique ?
Ce livre plaide ainsi pour une manière réflexive et critique de répondre de sa recherche, dans un contexte où la place des sciences sociales est devenu un enjeu crucial, mais souvent menacé, pour les sociétés contemporaines. -
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Nouvelle-calédonie, un paradis dans la tour
Alban Bensa
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 2 Février 1999
- 9782070523887
En 1774, le capitaine britannique james cook découvre, dans son exploration du pacifique, une île paradisiaque, qu'il nomme nouvelle-calédonie.
Au siècle suivant, la france du second empire annexe le " caillou " et noue les fils d'une histoire violente et tragique.
Terre natale d'une civilisation kanak longtemps repoussée et méconnue. terre d'exil de milliers de bagnards devenus colons malgré eux.
Terre d'aventure pour les éleveurs, planteurs, ouvriers et autres pionniers du nickel. le cheminement de ces destins douloureusement entrelacés débouche aujourd'hui sur une originale expérience de décolonisation : l'invitation à construire une " nouvelle citoyenneté ", la préparation d'une transition vers une " souveraineté pleine et entière ".
Alban bensa convoque ethnologie, histoire et politique pour donner à comprendre l'archipel calédonien, ses contradictions et ses mutations.
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Une Histoire à soi : Figurations du passé et localités
Alban Bensa, Daniel Fabre
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Janvier 2001
- 9782735109234
Peut-on exister collectivement sans une histoire à présenter et à transmettre ? Chaque commune française n'a-t-elle pas des édifices, des objets, des vestiges à exposer et, au moins, un passé à raconter ? Évident ou discret, troué de lacunes et d'oublis, tiraillé entre l'archive et la légende, le récit historique fonde, dans nos sociétés, les identités dans le temps. Il a ses érudits, ses thèmes de prédilection et ses formes d'expression. Par l'intermédiaire de l'école, la nation et la République ont longtemps délimité les horizons et posé les grands repères qui permettaient d'inscrire la localité dans leur « grand récit ». Aujourd'hui, le paysage de l'histoire ordinaire se métamorphose sous nos yeux. D'autres acteurs la racontent, d'autres pouvoirs la suscitent. Ils la donnent moins à lire qu'à voir, à toucher, à ressentir. Et puis, surtout, la référence spectaculaire au passé énonce d'autres façons de fonder et de partager un même lieu en produisant son sens.
Ce livre explore ces nouveaux rapports à l'histoire. En nous conduisant du Larzac à la Creuse, du vignoble languedocien aux anciens sites industriels lorrains et stéphanois, de Martigues à Montpellier..., des ethnologues nous découvrent à quel point notre modernité a partout relancé deux débats cruciaux : qui a autorité pour représenter l'histoire ? Que faire ensemble de ces figures, de ces récits ?
Contributions de Marlène Albert-Llorca, Stéphane Baciocchi, Alban Bensa, Dominique Blanc, Jean-Luc Bonniol, Chantal Bordes-Benayoun, Patrick Cabanel, Hélène Clastres, Wanda Diebolt, Jean-Louis Fabiani, Daniel Fabre, Luc Faraldi, Gilles Laferté, Richard Lauraire, Olivier Le Guillou, Jean-Marc Leveratto, Fabrice Montebello, Michel Peroni, Solange Pinton, Jay Rowell, Sylvie Sagnes, Anna Zisman, Colette Zytnicki. -
Figures d'instituteurs kanak ; famille, école, coutume ; journaux ethnographiques (1994-2007)
Pierre Clanché
- Karthala
- 7 Juin 2017
- 9782811116590
Rien de tel que le scalpel de l'observation ethnographique pour renouveler les questions parfois les plus rebattues comme celles soulevées par la relation des Kanak à l'enseignement venu de France. Le regard rapproché de Pierre Clanché nous y engage en restituant des faits, sans concession aux idéologies auxquelles ce sujet ouvre en général des boulevards de bons (ou de mauvais) sentiments.
Pierre Clanché a partagé par intermittence mais dans la longue durée (entre 1994 et 2007) le quotidien d'un couple d'instituteurs kanak, de leurs enfants et aussi d'une partie de leurs élèves. L'enjeu scientifique de cette démarche est de comparer les modes de transmission habituels au sein de l'espace social kanak avec ceux mis en oeuvre dans leurs classes (de la maternelle au CM2) par des enseignants kanak. Ces derniers se doivent en effet d'inculquer le programme scolaire français à des enfants majoritairement originaires du même village et parlant la même langue océanienne qu'eux (le paicî).
En se tenant concrètement à la croisée de deux exigences, celle des savoirs et savoir-faire qui façonnent les hommes et les femmes kanak dans leur espace de résidence et celle qu'impose l'Éducation nationale française depuis Jules Ferry, Pierre Clanché nous plonge dans une réalité sociale, éducative et politique déconcertante, parfois sidérante même, en tout cas méconnue des spécialistes des problèmes de l'enseignement en Nouvelle-Calédonie.
Extrait de la préface d'Alban Bensa