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Entreprise, économie & droit
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Brève histoire du néolibéralisme retrace un processus de redistribution des richesses, une «accumulation par dépossession». La financiarisation, l'extension de la concurrence, les privatisations et les politiques fiscales des États redirigent les richesses du bas vers le haut de la hiérarchie sociale. Les néolibéraux se moquent de l'enrichissement collectif. Ils lui préfèrent celui de quelques-uns, dont ils font partie. Plaider en faveur d'un «socialisme libéral» n'a aucun sens. Le néolibéralisme n'est pas une pensée du bien commun. Et pourtant, c'est de cette conception de l'action publique que nous sommes aujourd'hui à la fois héritiers et prisonniers. Le néolibéralisme s'est transformé en institutions. Ces dernières ont produit des dispositifs d'intervention publique, construits sur la durée, qui façonnent des manières d'agir et de penser. À commencer par cette quasi-règle de nos sociétés contemporaines, selon laquelle le marché serait le meilleur outil de satisfaction des besoins humains. Formulée de la sorte, la proposition étonne peut-être. Elle est pourtant le principal pilier de l'édifice. Celui que David Harvey nous invite, en priorité, à abattre.
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Dans cet ouvrage s'adressant à tous les lecteurs potentiels du Capital, David Harvey élucide et démystifie des concepts réputés difficiles et abstraits, et guide pas à pas le lecteur dans sa lecture. En s'appuyant sur des exemples concrets et sur ses propres travaux, il montre que Le Capital reste un instrument essentiel pour analyser et critiquer un capitalisme qui malgré ses transformations, demeure inchangé dans ses fondements. C'est aussi l'occasion d'une lecture originale - et parfois critique - de ce livre fondamental, qui a changé l'histoire de la pensée économique.
Pour lire Le Capital est donc un ouvrage absolument unique en son genre : bien qu'il existe de nombreux commentaires du livre de Marx, aucun n'égale la clarté, la précision et l'exhaustivité de celui-ci. -
Les Limites du capital, dont la première édition est parue en 1981, est le plus grand livre du géographe David Harvey et l'un des monuments de la théorie marxiste du siècle passé. Produit d'une dizaine d'années de recherches et de réflexions, cet ouvrage propose une reconstruction « historico-géographique » de l'analyse du capitalisme développée par Marx.
Reconstruction, et non commentaire, car l'objectif de l'auteur est double : d'une part, il met à l'épreuve la cohérence et la solidité des travaux économiques de Marx (principalement exposés dans Le Capital, mais aussi dans les manuscrits préparatoires à ce livre, tels les Grundrisse) ; d'autre part, il met particulièrement en relief certains aspects de la théorie marxienne, comme les notions de contradiction et de crise du capitalisme, et en propose des prolongements inédits, le plus marquant concernant la production capitaliste de l'espace : le capitalisme est un système socio- économique qui se développe et résout ses inévitables crises d'accumulation en créant et en détruisant des territoires. Harvey fait donc la part belle à l'examen de la rente foncière et des processus de financiarisation, en particulier du crédit.
Qu'on ne s'y trompe donc pas : Les Limites du capital construit une théorie générale du capitalisme. C'est pourquoi cet ouvrage presque quarantenaire, antérieur aux séismes financiers qui ont secoué les trois dernières décennies, n'a absolument pas vieilli.
Pas à pas, méticuleusement, il guide les lecteurs à travers les vertigineuses complexités d'un système capitaliste qui est plus que jamais le nôtre.
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Le capitalisme contre le droit à la ville ; néolibéralisme, urbanisation, résistances
David Harvey
- Amsterdam
- 22 Août 2011
- 9782354800956
Que peut bien vouloir dire "droit à la ville" ? Cette interrogation est indissociable d'une multitude d'autres questions.
Quelle ville voulons-nous ? Quel genre de personnes voulons-nous être ? A quelles relations sociales aspirons-nous ? Quelle vie quotidienne trouvons-nous désirable ? Quelles valeurs esthétiques défendons-nous ? Quel rapport à la nature souhaitons-nous promouvoir ? Quelles technologies jugeons-nous appropriées ? Le droit à la ville ne se réduit ainsi pas à un droit d'accès individuel aux ressources incarnées par la ville : c'est un droit à nous changer nous-mêmes en changeant la ville de façon à la rendre plus conforme à nos désirs les plus fondamentaux.
C'est aussi un droit plus collectif qu'individuel, puisque, pour changer la ville, il faut nécessairement exercer un pouvoir collectif sur les processus d'urbanisation. Il importe dans cette perspective de décrire et d'analyser la manière dont, au cours de l'histoire, nous avons été façonnés et refaçonnés par un processus d'urbanisation toujours plus effréné et étendu, animé par de puissantes forces sociales et ponctué de violentes phases de restructurations urbaines par "destruction créative", ainsi que par les résistances et les révoltes que ces restructurations suscitaient.
On saisira alors toute l'actualité de la thèse d'Henri Lefebvre : le processus urbain étant essentiel à la survie du capitalisme, le droit à la ville, autrement dit le contrôle collectif de l'emploi des surplus dans les processus d'urbanisation, doit devenir l'un des principaux points de focalisation des luttes politiques et de la lutte de classe.
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Comment, au milieu du XIXe siècle, Paris a-t-elle pu devenir l'incarnation urbaine de la modernité ? Pour répondre à cette question, David Harvey a exploré les mutations connues par la ville à cette époque : transformation physique, avec les grands projets d'Haussmann, qui remplace le plan médiéval par les grands boulevards ; transformation économique, avec une nouvelle forme de capitalisme dominée par les puissances financières et industrielles ; transformation culturelle, avec l'irruption de ce qu'on appellera plus tard le modernisme ; transformation sociale, avec l'émergence de violents antagonismes de classes qui atteignent leur paroxysme dans les révolutions de 1848 et de 1871.
En présentant la ville moderne comme le produit instable de forces hétérogènes et contradictoires, David Harvey nous offre une image vivante du fonctionnement de Paris ainsi qu'une vision panoramique de la période décisive que fut le Second Empire. Mais cette analyse de la ville moderne est aussi l'occasion d'une réflexion magistrale sur la ville contemporaine - sur la part de la population dans l'urbanisation, sur son accès aux ressources, en somme sur le "droit à la ville".
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Les guerres d'Afghanistan et d'Irak ont obligé la gauche mondiale à élaborer de nouvelles manières d'analyser et de combattre l'impérialisme.
Mais David Harvey montre dans ce livre que, outre cette dimension spectaculaire et violente, qui laisse à penser que la main invisible du marché a plus que jamais besoin d'un gant de fer, l'impérialisme procède de logiques qui déterminent aussi notre quotidien de manière plus diffuse. Ce que l'auteur appelle l'" accumulation par dépossession " consiste en une répétition nécessaire du processus d'accumulation primitive jadis observé par Marx : le capitalisme financier entraîne en effet la privatisation accélérée des biens communs (terres, forêts, eau, savoirs traditionnels...) et des services publics (énergie, logements, transports, santé...).
David Harvey montre qu'en réalité l'impérialisme capitaliste procède de deux logiques, l'une économique, l'autre politique, qui s'articulent et s'affrontent pour développer des stratégies de domination dans le temps et dans l'espace. Quelles sont les relations entre les dépenses astronomiques du Pentagone et le déclin économique relatif des Etats-Unis ? Washington fait-il reposer de plus en plus son hégémonie mondiale sur le facteur militaire ? Comment l'Amérique compte-t-elle résister à la montée en puissance de l'Asie de l'Est et du Sud-Est ? L'occupation de l'Irak marque-t-elle une première étape de ce conflit planétaire ?..
Pour répondre à ces questions, l'auteur combine de façon originale une triple approche théorique, historique et conjoncturelle. II explique ainsi comment l'impérialisme reconfigure en permanence les liens entre expansion économique et domination territoriale ; il le situe dans la longue durée et le montre à l'oeuvre, sous nos yeux, en ce début du XXIe siècle.
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Ces dernières années, plusieurs ouvrages ont été consacrés au néolibéralisme, envisagé tantôt comme un courant de pensée, tantôt comme une idéologie politique, tantôt comme une « rationalité » visant à soumettre l'État, la société et la subjectivité au modèle du marché. Dans ce livre remarquablement pédagogique, David Harvey ne néglige aucun de ces aspects, mais il considère avant tout le néolibéralisme comme un mode d'organisation politico-économique, en profonde rupture avec celui mis en place après guerre dans les pays occidentaux : comment est-on passé d'un capitalisme fondé sur un compromis entre capital et travail à un capitalisme fondé sur la réduction des dépenses publiques, la dérégulation, la privatisation et la financiarisation de tous les secteurs ?